Besoin de soins

Jean emmena Skywise, qui portait la jeune mutant blessée, jusqu'à l'informerie dans les sous-sols de l'institut. Elle était très inquiètes pour la jeune fille, car malgré ses blessures superficielles, elle en avait beaucoup, et elle avait perdu une bonne quantitée de sang. Elle utilisa son accès personnle pour pénétrer dans les lieux, et elle se dirigea tout de suite vers une armoire. Elle fit signe à Skywise vers une table d'examens et dit, sur un ton empressé et affairé:

- Poses-là sur cette table! Je vais l'examiner plus en profondeur. Je ne crois pas que ce soit très grave, mais on ne sait jamais.

Elle prit ensuite quelques instruments, des pensements, des compresses et quelques bouteilles et tubes dans l'armoire devant laquelle elle se trouvait. Pendant la demi-heure suivante, elle examina la jeune fille à la peau vilette sous toutes les coutires, et elle nettoya et pensa ses multiples blessures. Elle remarqua aussi pendant son examen, et celà la choqua profondément, que de nombreuses blessures plus anciennes, sans doute auto-infligées aussi, couvraient le corps de la mutante. Comment quelqu'un pouvait-il vlontairement s'infliger de telles souffrances? Jean était attristée de voir une telle chose. La pauvre enfant devait avoir été profondément perturbée, et très fragile mentalement, pour en être arrivée à de telles extrémitées.

À son grand soulagement, elle n'eut pas besoin de faire une transfusion à la jeune mutante. Elle se remettrait avec du repos et de l'aide. Une aide psychologique lui serait très utile, et Jean en parlerait au professeur, peut-être pourrait-il l'aider. Elle venait d'injecter un léger tranquilisant à la fille violette quand elle enttendit le télé.phone mural sonner. On avait besoin d'elle dans le Hall, apparement. Ele revint vers le centre de la pièce, et elle dit à Skywise, qui était toujours là.

- Restes avec elle. je ne sais pas comment elle va réagir quand elle se réveilleras, et je préfère qu'elle ne soit pas seule. Je dois partir, et je serai de retour aussi tôt que possible.

Hall d'entré

Du haut de son sommeil perturbé, la damoiselle possédait un souffle soit haletant, soit trop lent. Ses boucles noires suivaient un vent inconnu en s'appuyant sur les genoux du modeleur d'étoiles, puisque leur longueur impressionnante se parsemait d'excentriques mèches d'un mauve rayonnant. Elle gémissait par moments, continuant de se débattre en cours de chemin en murmurant des mots rarement compréhensibles. Cette bouche en un coeur rose tremblait en chuchotant ces inlassables paroles mystérieuses, une intrigue équivalent à tout ce qu'elle dégageait.

Son arôme exaltait cette source infinie de questions sans réponses, d'interrogations silencieuses. Au tournant d'un couloir, le pendentif devint prisonnier des lacets de son corsage sombre. La pierre bleue nuit libérant des milliers d'éclats aveuglant, une main délicate la recouvrit instinctivement. Les traits de la créature démontraient de plus en plus d'amertume, de tourments, d'une rage sourde au fil que le temps avançait.

Ainsi, une table cueillit les lambeaux de ses vêtements & sa carcasse frêle. La télépathe se dépêcha de lui donner un tranquilisant, afin de lui permettre un large champ d'action pour tenter de la soigner. Elle put recouvrir de pansements plusieurs zones de ses jambes, de ses bras, de ses côtes, de ses hanches... Un drap blanc pour combler une certaine pudeur dû au grand manque de vêtements sur la jeune fille, trente minutes filèrent soigneusement dans la pénombre de sa cervelle aux songes torturés. Durant quelques minutes, elle sembla morte, aussi inerte qu'un cadavre, mais un étrange choc venant de ses os ranima son état léthargique. La mercenaire demeura inconsciente trois heures, avant qu'un soupir ne brise sa respiration anormalement tranquille.

Des yeux de verre s'ouvrirent sur un plafond lumineux...Elle se releva en sentant l'air caresser son horrible chair violacée. Assise sur la table d'examens, la jeune fille crispa ses mains devant son regard en constatant les nombreux bandages plaqués sur ses estafilades. Mettant son dos à découvert, des symboles tribales rayonnèrent d'une teinte blanche subitement. Niana se figea immédiatement en remarquant qu'une personne veillait sur son état inconscient. Pourtant, l'horreur frémit en pensant à ces choses... Aussitôt, des voiles sortirent des dessins reposant sur ses omoplates. Divisés en quatre zones, leurx couleurs diaphanes illuminaient soudainement la pièce de nuances spécifiquement extraordinaires. Une rivière de joyaux habitait la soie tissant un contour de petites flammes dorées sur leur oeuvre unique. Parmi les cascades d'ébène de la jeune fille, ces choses battirent faiblement comme pour s'étirer. Ils émanaient un fin vermeil aussi doux qu'un soleil, un azur de fleurs de diamant, des rosés extravagants la tendresse, la pureté d'une brume ou encore la complexité d'une nuit d'astres. C'étaient un recueil innommable de beautés, de multiples reflets, dont la simple vue tendait au sublime. Tout autour du corps de la damoiselle, des étincelles entouraient ses étranges ailes.

Soudainement, des flammèches naquirent en abondance sur sa peau violette pour y laisser des habits. Un semblant de licou vêtit sa personne d'une robe inégale, échancrée sur le flanc droit de sa cuisse droite. Des cuissardes longeant ses jambes, le satin de l'habit fort léger scintillait de son noir brute. Des rubans sur ses poignets, elle commença à réduire en cendres chaque bandage soigneusement mis sur elle par Jean. Les résidus gris tombèrent rapidement au sol, laissant Niana se relever avec son visage d'une inertie glaciale. Sur ses traits désormais pleinement visibles, le manque d'émotion coexistait avec le paradoxe de son regard.

L'auréole de ses ailes suivant ses gestes précis, ses iris se posèrent sur la silhouette de Sky. Des iris profonds renfermaient des astres d'or, d'argent, des richesses d'aurore ou de zénith. Une tornade de spirales tenait lieu de ses pupilles condamnés à une valse rituelle de vissicitudes contradictoires. Leur argent singulier dominant les fureurs instables des cataclysmes dans ses yeux, une lueur de tendresse, de candeur, de tristesse, abriait une âme. Ses bras, son visage aux traits sculptés par le vent, ses épaules, son dos, son cou...Trop de peau visible à ces yeux inconnus.

Pourtant, la mutante posa ses pieds sur le sol & chercha patiemment une sortie probable. Ne sachant guère ou se diriger, elle osa regarder l'homme en posant ses yeux d'illusions sur les siens. Bizarrement, la jeune fille marchait avec une droiture exemplaire, donnant l'impression qu'elle n'avait rien. Sa chair violacée de saignait plus, mais les traces s'ajoutaient aux précédentes ; malgré qu'une prestance honorait la grâce du moindre de ses mouvements. Une voix cristalline rompit le silence imposant de la pièce en demandant d'une tonalité neutre :

- Comment puis-je sortir d'ici?

Enfin, elle croisa ses bras sur son ventre maigre & ajouta :

- Il vous sera inutile de me demander mon nom, je ne le dirai pas.

David avait suivit la jeune télépathe, tout en portant dans ses bras Niana inconsciente, à travers l'institut et découvrit une nouvelle partit du manoir dont il ignorait l'existence. C'était un sous sol aussi vaste que chaque étage de la maison, où les portes se succédaient, intrigantes, mais leurs secrets le resteraient aux yeux du Cajun pour quelques temps encore. Jean le guida dans une vaste salle qui ressemblait autant à un laboratoire qu'une infirmerie, puis il déposa la jeune femme sur une table d'examens indiquée par le médecin de l'institut. Il attendit deux minutes avant de se retirer puisque mademoiselle Grey allait s'occuper de la mutante endormie. En effet le médecin commença à prodiguer des soins aprés l'avoir osculté donc le nouveau professeur de l'institut n'avait plus grand chose à faire pour se rendre utile. De même, respectant la pudeur de l'adolescente, il la laissa dans des mains bien plus expérimentées et professionelles que lui. Il resta dans une salle à côté dans laquelle se trouvait une bibliothèque principalement axée sur des ouvrages scientifiques dont il ne comprenait guère les titres. Mais toujours aussi curieux il en prit un et commença à le feuilleter. C'était un traité sur les mutations humaines assez intéressant bien que trés compliqué si on manquait de fibre mathématicienne.

Jean vint le chercher une fois qu'elle eu terminé et demanda a David de veiller sur sa patiente le temps qu'elle s'occupe d'autres affaires assez importantes, à en juger par la mine sérieuse qu'elle avait. Le rêveur d'étoiles s'installa alors sur une chaise à côté de la table qui faisait office de lit de fortune pour Niana et se plongea dans sa lecture le temps que la mutante se remette de ses aventures, les calmants agissants parfaitement bien. En s'asseyant il avait remarqué que sous la table se trouvait une magnifique pierre d'un bleu aussi mystérieux que brillant qui rappella à David ses propres étoiles qu'il créait à loisir. Il ramassa le pendentif se doutant bien qu'il appartenait à l'inconnue endormie et le rangea dans sa poche pour être sur de ne pas le perdre puis enfin se mit à continuer son livre assez volumineux tout en se levant par moment pour vérifier que Niana se reposait tranquillement.

D'ailleurs il n'eu pas l'occasion de le finir puisque alors qu'il ne lui resté qu'une centaine de pages et un dernier chapitre imposant sur la transmission des gênes mutants à sa descendance puisqu'un soupir bien différent de la respiration lente et calme de la jeune femme endormie vint perturber le long silence qui régnait dans l'infirmerie. Il posa alors son livre à côté de lui sur le sol tout en regardant Niana s'asseoir sur la table et assista à une drole de manifestation ce qui expliqua pourquoi il ne se leva pas plus vite. Des ailes apparurent dans le dos de la mutante, d'une clarté éclantante rendant la peau de la jeune fille plus éblouhissante que jamais. Il faut dire que son corps semblait s'illuminer selon la lumière et à chaque fois elle donnait l'impression d'être un véritable ciel étoilé à elle seule créant toutes les nuances imaginables. David n'avait pas vraiment remarqué cela dans les jardins de l'institut, mais il est vrai que cette fille là avait un corps bien différent. David avait déja croisé des mutants de toutes les couleurs, mais aucun d'eux n'avait la particularité d'avoir la peau qui brillait de reflets différents selon la lumière qui se réfléchissait dessus. Et rajouter à cela une paire d'ailes qui illuminaient la pièce, au final la femme qui se croyait monstre pouvait trés bien passer pour un ange.
Mais loin de réfléchir à tout ça, David venait tout juste de se remettre de sa surprise que Niana décida de lui asséner un nouvel étonnement puisque elle se mit à se créer une nouvelle garde robe dans une volée de flammes. Elle posa ensuite son regard sur le sien et il remarqua sans grand étonnement que les merveilleuses couleurs de sa peau étaient tout aussi libres dans son regard indescriptible.

Il se leva finalement pour faire face à Niana qui parla alors et posa une question pour le moins surprenante. Puis laissa échapper une deuxième phrase qui cette fois fit sourire le jeune homme qui remit ses lunettes droites sur son nez fin. Il parla d'une voix douce et plutot bienveillante.

"Il vous sera inutile de me demander le mien puisque je vais vous le donner de suite... je m'appelle David. Par contre on m'a demandé de vous veiller jusqu'au retour du médecin et je doute fort qu'elle veuille vous laisser partir sans avoir pu vérifier que vos blessures n'étaient plus que des souvenirs. Cependant n'étant pas du style à retenir quiconque en captivité, la porte est là."

Il montra une porte blanche au milieu du mur à sa gauche même si ensuite elle aurait quand même quelques difficultés à trouver la sortie seule car lui même n'était plus trés sur du chemin qu'ils avaient emprunté à l'allé.
Se rappellant de quelque chose d'important il mit la main dans sa poche et en retira le pendentif puis le montra à la jeune femme avec douceur.

"Apparemment c'est tombé de tes affaires... tiens reprends le si tu veux. Au fait on peut se tutoyer si ça ne te dérange pas, j'ai toujours du mal à vouvoyer les personnes de mon âge."

Il se demandait bien ce qu'elle allait faire, et en tout cas il se voyait mal devoir la retenir de force si elle désirait vraiment s'en aller. Jean devait se dépécher sinon il pouvait bien vite être débordé... Il préféra ne pas trop se poser de questions et attendre la suite, l'improvisation était un de ses points fort.

Une mine froide jaugea le sourire de cet inconnu d'un léger froncement de sourcil. Ses yeux de rêve avaient observé l'endroit lors de son réveil & il s'agissait probablement d'un laboratoire. Certes rassurant, la méfiance tourbillonnait avec le mystère dans les yeux de cette damoiselle qui dénoua une cape de dentelle dans son dos. Celle-ci frôlait le sol, tout en recouvrant les épaules frêles de l'horreur violacée. Les ailes disparurent dès que le tissu entrava leur vue, tandis qu'elle passait une main curieuse sur sa joue.

Étonnamment, la mutante ressentit l'absence de ses accessoires pour couvrir sa chair d'une vue atroce. Normalement, une réaction outrée aurait ensuivi un plan pour s'échapper des lieux. Donner la mort aux bourreaux & survivre dans l'ombre, mais la voix de son congénère du gène X donna l'effet escompté. Un brin de mépris en moins dans ses iris de feu, elle s'apprêtait à partir, mais David lui tendit son pendentif en abordant le thème du vouvoiement. La larme de nuit reluisaient dans l'infirmerie telle une petite étoile au sein d'une mer.

Un pied déjà en marche vers la fameuse porte blanche, la créature retourna ses intentions envers Skywise qui laissait la pierre pendre au bout de sa chaîne. Silencieuse, ses pensées instables lui rappelèerent ses mots. Un médecin? La femme aux cheveux roux l'avait soigné puisque Kurt lui avait demandé. Kurt ? Pourquoi l'avait-il laissé à ces gens? Pourquoi lui avait-il donné un sourire rassurant? Ce même ton employé par chaque personne dans ce lieu si vaste, si clair. Parfois, l'odeur d'un environnement peut emplir l'esprit d'une personne au point de la rassurer ou de la tourmenter.

Pour une des rares fois de son existence, sa première idée ne fut guère de sortir ses armes pour s'enfuir. Entre ses boucles noires, ses oreilles pointues se dévoilaient d'une élégance majestueuse, leur violet évoquant le contraste de ses lèvres d'un rose très pâle. Une main aux ongles noirs taillés en pointe se dirigea vers lui & sans le toucher, reprit doucement son bien. Niana le renfila sur son cou tendre, avant d'ajuster la larme d'un doigt délicat.

- David...

Prononça-t-elle en songeant à la panthère. Comment pouvait-elle lui échapper chaque fois qu'elle était si près du but? Toutefois, l'heure n'était point aux interrogations concernant ce sujet, puisqu'elle devait...Qu'est-ce qu'elle devait faire? Aucun maître, aucun ordre... Ses lèvres s'ouvrirent pour tenter de parler sans la moindre conviction, afin de tenter de s'expliquer. En quoi devrait-elle offrir des phrases supplémentaires à ce type soi-disant du même âge qu'elle? Ce détail futile lui revenait en mémoire quand elle relâcha son joyau candidement. Ses yeux l'observèrent un instant, ses traits vides de la moindre joie - attribut général des jeunes filles.

- Kurt m'a amené à l'Institut du Professeur Xavier ; une école pour mutants... Des jeunes voulant maîtriser leur pouvoir, afin de se fondre dans la masse des humains...

Comment avait-elle deviné tout ceci? Très simple. L'enseignement de Kerr l'héritait de plusieurs connaissances, dont celle de l'existence de cet endroit, ainsi que celle de la confrérie. Or, sa mémoire filait davantage à la noyade qu'aux renseignements. Chaque jour dans cet endroit imprimé au creux de ses souvenirs remontait sur le parchemin de la rivière de son âme. Son visage si morne devint d'une tristesse soudaine, malgré les luminosités rocambolesques que son corps & de ses yeux si lumineux. Apparemment, la jeune fille ne semblait pas connaître le bénifice de sourire ou de rire. Contrairement au mutant sensiblement amusé devant elle, l'horreur retrouva son air glacial. Incroyablement, elle s'assit sur le sol à carreaux en croisant ses jambes, les pans de sa robe reposant sagement sur ses cuisses violettes. Ses boucles scintillantes touchant la céramique, sa voix délicate s'exprima encore :

- Que fais-tu ici, David?

Sans la moindre attente, la petite semblait prête à attendre le retour de Jean, mais en ce qui concerne les bandages ; tout finirait en cendres. L'exemple qu'avait observé Skywise pourrait lui en témoigner. Le monstre mauve jouait avec les rubans reposant sur ses poignets mutilés sans sourciller. Aucune norme ne convenait à encercler la personnalité diamantée de la créature plus qu'intriguante.

Un instant le mutant s'était demandé ce qu'il allait faire si cette jeune femme voulait vraiment quitter l'infirmerie. Ce qui était sur c'est qu'il n'allait certainement pas l'attraper et la retenir de force. Cependant son imagination n'eu pas besoin de travailler plus longtemps puisque l'intrigante s'arréta net en voyant son pendentif dans des mains inconnues. Il la laissa le reprendre sans faire aucun geste menaçant et fut étonné d'entendre sa voix cristaline prononcer son nom. Mais le reste de la phrase fut assez bizarre, comme si elle se remémorait certaines choses en en parlant. Le musicien resta silencieux mais une fois qu'elle eu finit il lui répondit pour montrer qu'elle avait raison.

"Oui ton ami le téléporteur ne devrait pas tarder à revenir maintenant. Tu devrais l'attendre, il devrais certainement tout t'expliquer."

Elle semblait avoir comprit que son intéret était de rester ici puisque devant le regard étonné du futur professeur elle s'assit sur le sol carrelé et semblait vouloir attendre un petit peu. Mais elle n'épargna pas les bandages restants qui brulèrent tous petit à petit tandis qu'elle posait une nouvelle question à son infirmier de fortune.
David s'assit également en tailleur face à la jeune femme mais de façon à ne pas lui bloquer la porte pour lui montrer qu'au final elle ferait ce qu'elle voulait.

"En fait je ne sais pas trop et toi ? Je viens tout juste d'arriver, je visitais simplement l'endroit que je vous ai vu dans le parc et j'ai approché. Puis la jeune femme rousse t'a soigné et m'a demandé de veiller sur toi le temps que tu te réveilles. Mais comme tu l'as dis on est dans un institut pour mutants où l'on doit apprendre à controller nos pouvoirs tout en pouvant vivre en paix avec le monde extérieur. C'est une sorte de refuge j'ai l'impression où nous sommes enfin vraiment libre d'être nous. Tu vois je suis comme toi..."

Il avança son bras vers Niana puis ouvrit sa main paume vers le haut d'où une étoile s'éleva lentement puis virevolta entre les deux jeunes gens avant de s'approcher de Niana doucement. L'étoile brillait bien plus que la larme lunaire qu'elle portait autour du coup, son argent fambloyait et créait une sorte d'halo sombre qui se prolongeait suivant les mouvements décidés par Skywise. Puis l'étoile prit une couleur dorée puis trés rouge avant de disparaitre dans une petite explosion silencieuse.

"On me surnomme Skywise, le modeleur d'étoiles."

- Skywise, le modeleur d'étoiles...

Décidément, la petite possédait la vilaine manie de répéter chaque semblant de nom que son ouïe percevait...Outre sa tristesse, un glot d'étonnement vint garnir le visage de David, ce qui ne l'effraya pas. De toute façon, elle n'avait peur de rien. Il avait approché son bras d'elle pour lui dévoiler son pouvoir. D'une curiosité maladive de leur monde, la créature mauve avait osé rapprocher quelque peu son regard de ses doigts levés au ciel. Plusieurs boucles violettes suivirent le mouvement dans un cristal d'azur puis ses traits violets semblèrent s'adoucir.

- Si tu es comme moi, tu as une chair horrible & tes seuls souvenirs ne sont que des ruines de sang ; il suffit de voir les cicatrices que je porte...J'ai été torturé depuis ma naissance par des mutants à la peau blanche & des humains...Vois-tu à quel point je vois le monde différemment de toi?

Tout à coup, une flammèche scintilla sous son regard. Une pierre volée à la nuit dans ses atours argentés vivait devant les yeux attendris de la jeune fille qui déposa ses mains sur ses genoux. Cette larme de la lune, cette fille de la nuit devint une pure richesse, avant de s'évanouir en une petite tornade vermeille. Son visage avait pris une étrange nuance sous l'éclat magnifique de son étoile...

Le violet si foncé avait descendu aux abords d'un tendre mauve scintillant d'émanations rosées. Les cicatrices sur sa peau brillaient telle une aurore chevauchant l'obscurité des cieux morts. L'ancienne mercenaire ressentait encore l'envie de toucher cet astre disparu, mais elle s'abstint de montrer davantage de l'intérêt à son égard. Elle accorda une vue furtive à l'encadrure blanche de la sortie, tout en considérant les mots '' ami téléporteur''. Avait-elle le droit d'avoir des ami(e)s? L'enfant de la torture observa ses paroles de plus près en concluant qu'ils essayaient de lui donner une autre mentalité. Or, comment pouvaient-ils effacer une existence de souffrance? Ce fut le cas de tous, mais aucun d'entre eux ne pouvait imaginer l'enfer de sa vie.

- Comment as-tu découvert ton pouvoir David?

Il est des paroles qui frappent quand on les entend et le peu d'émotions dans la voix cristalline qui lui parlait contrastait avec l'atrocité de ce qu'elle pouvait lui confier. Il ne répondit pas de suite puique il se concentrait sur l'astre qu'il venait de créer. Enfin une fois l'étoile consumée il se mit à réfléchir au passé de l'inconnue qui refusait de donner son nom. Il comprenait mieux pourquoi tout ce corps était devenu le théatre d'une pluie de blessures. Il ne savait trop quoi répondre car sa vie était bien différente en effet. D'ailleurs il n'avait jamais compris cette horreur dont était capable l'humanité.

" Tu as connu des monstres qui n'avaient rien d'humain, qu'ils soient mutant ou non. Mais j'ai déja eu un aperçu de cette vie que tu as toujours connu. Moi ça ne fait que quelques années que je vie avec le sang dans mon esprit mais ce n'est pas facile tout les jours. J'ai vu mes parents assassiné sous mes yeux tu sais... depuis tout le bonheur que j'ai eu depuis ma naissance à complètement disparu, je voyage de ville en ville depuis quelques années maintenant mais la douleur reste, il faut que j'arrive à vivre avec et je crois pouvoir y arriver. Pourquoi pas toi ?"

Il resta silencieux quelques secondes se demandant si ses paroles avaient eu un quelconque effet mais n'eu aucune réponse pour l'instant. Il resta alors assis face à la jeune femme qui se croyait une monstruosité avec un calme apparent. Il se décida alors à répondre à sa dernière question. Aprés tout elle lui en avait bien dit assez sur sa vie , lui aussi pouvait se dévoiler un peu plus.

"C'était complètement par hasard, pour tout te dire c'était mon premier flirt, lorsque j'ai embrassé ma première copine et bien une étoile s'est créée sous l'émotion... c'est bête non ? Enfin au moins elle n'a rien remarqué. Mais je m'y attendais un peu, ma mère était une mutante aussi, et trés tôt elle m'a expliqué ce qui pouvait m'arriver. Toi j'imagine que dés que tu as eu l'âge de comprendre tu as vu que tu n'étais pas comme tout le monde physiquement parlant... mais ça a du être plus dur pour toi de comprendre tout ça. Moi j'avais un modèle, qui m'a expliqué ce qu'était être un mutant... j'ai eu énormément de chance j'en suis conscient.
Nous sommes différents en effet mais nous avons aussi beaucoup de points communs tu vois. Comme toutes les personnes présentes ici et même beaucoup d'humains, nous avons tous vécu des choses plus ou moins dures, mais le malheur et la souffrance est un sentiment que l'on connait tous. Tout comme la joie et le bonheur se doit d'être connu par tous, même si on a du mal à penser cela possible."

Jusqu'ici, Niana ne connaissait que la souffrance. Or, ces mutants lui révélaient l'impossible d'heure en heure, ce qui lui divagua un sentiment inconnu. Du moindre, son coeur d'insensible se fracassa subitement, provoquant la portée de sa main droite sur le milieu de sa poitrine. Le regards rivé au sol, elle écouta ses mots en caressant l'endroit, où aurait dû briller des émotions. Une chute engloutit l'or des plaines de son regard qui vacilla d'indifférence à une déchéance totalement dérisoire ; d'une folie, d'une déraison, d'une illusion anéantie par un mysticisme aux origines maudites. L'âme condamnée abaissa son visage au fil de son monologue, laissant la naissance d'un nouveau silence. Celui-ci créait par perplexité de son imminence une idée bien précise, quoique très vague. Des boucles d'un or noir couvraient les pans visibles de ses traits baignés d'une ombre menaçante. Une main appuyée au sol, figée d'une ténacité pétrifiante, découlait du présage enflammé qui s'annonçait. Le malaise imposant s'agrandit dès que Skywise finit de parler en ouvrant les abords d'un horizon soi-disant rayonnant d'espérance.

Cependant, la créature à la chair violacée demeurait dans cette position à la fois conscienceuse & cruelle de secrets. Désormais, ses oreilles pointues surplombaient la chevelure sauvage de la dame qui ne bougeait plus. Un cadavre restait plus rassurant à regarder que les éclats envoûtants & incessants de son corps d'un azur de rêve.

Soudainement, un geste brusquement gracieux brisa son image d'une inertie jadis entière.

Elle pointait son coeur à lui, un oeil imperceptible le regardant. La jeune fille tendait une main stoïque vers sa personne, la zone de son coeur axé à ses doigts de princesse qui avaient maintes fois donnés le fruit de la mort. Pourtant, ses boucles cédèrent la vue de son visage puisque l'horreur redressa le quai infâme de sa méchanceté lasse vers le jeune homme si calme... Des yeux d'une obscurité saine l'oscultait sans tendre la moindre des lames argentés foudroyant ses iris, car d'étranges voiles y voyageaient rapidement. Le tonnerre coexistaient parmi des astres d'opal, tandis qu'une myriade irisée voletait de candeur sur ces terres de tristesse. Le bras gracile de la créature se bloquait dans cette direction, les estafilades rongeant sa peau soyeuse d'or & d'argent. L'ombre se poursuivit jusqu'à l'épaule nue de la mutante qui reposa son regard dans le sien ; des rubans d'aurore traversant ses miroirs vivants.

- La famille, les amis, les amours...Toutes ces beautés peuvent autant nous faire souffrir que sourire. Ils sont morts, mais je suis persuadée qu'ils t'ont donné une joie inoubliable. Tes souvenirs survivent quelque part dans ce bonheur, quelque part au fond de ton coeur.

Un air étrangement sérieux planant sur elle, sa voix s'imprima de douleur en prononçant :

- Des mains ont pris les tiennes pour te rassurer, des bras se sont ouvert pour te consoler quand tu étais un nouveau-né. Je me rappelle des coups pour me dompter, des fouets pour me lacérer... Cent mille vies décimées au cataclysme de ma naissance qui n'était qu'erreur... La veille de son avortement, ma génitrice toucha un élément fort toxique : ce qui déclencha ma venue en ce monde... Tu as eu des proches pour t'aimer, alors que moi j'ai eu des chaînes pour m'emprisonner dans un monde de haine. Je ne suis qu'horreur, je ne suis qu'une meurtrière sans nom, sans dévotion. Ma peau n'a jamais touché celle d'une autre personne, parce que je vous dégoûte tous...Du berceau sanglant de ma mère jusqu'aux carreaux de cette infirmerie, ma chair est vierge du moindre toucher.

Sur ce, elle ramena sa main violacée contre son ventre lacé de multiples cordes & se tut, affairée à resserrer son corsais noir. N'accordant plus la moindre attention à Skywise, la créature se leva avec une indifférence bien posée pour marcher adroitement vers la table, où reposait son sommeil quelques instants plus tôt. Les semelles de ses bottes provoquant des pas bizarrement sourds, l'ancienne mercenaire s'assit sur le métal glacial. De l'ombre de ses dentelles, une main se faufila sur sa jambe pour dégainer une petite lame. La dague possédait une poigne d'argent incrustée de saphirs aux ornements diaphanes d'un diamant brute, mais ciselé avec perfection. La pointe lacérée de l'objet prouva ses reflets inquiétants au moment que l'âme damnée s'en servit pour travailler son bras droit. Une pluie de nouvelles coupures vint ranimer les précédentes dans un mince sillon de sang écarlate. Le visage neutre, la petite balançait légèrement ses pieds d'avant en arrière, pendant que son oeuvre automutilatrice prenait une ampleur innovante.

Le silence n'était pas pesant entre eux mais David se posait toujours autant de questions sur son interlocutrice. Allait-elle rester là encore longtemps ? Ses mots avaient ils eu un effet quelconque ? Il serait bientôt mis au courant.
Elle s'était ressérée sur elle même, sa main sur son coeur qui n'avait jamais connu autre chose que souffrance. Soudain il se sentit visé par une main délicate et frêle, une main aux doigts fins et aux ongles taillés à la perfection. David ne sourcilla pas d'un cil même si il se demandait ce qu'elle allait faire. Il fixait ses yeux en silence mais voulait se montrer amical et innofensif pour elle. Il se mit même à lui sourire avant d'entendre ce qu'elle avait à dire.

"Oui mon coeur est empli de souvenirs merveilleux, mais je veux tout faire pour retrouver ce genre de bonheur, je sais que la tristesse et l'horreur ne sont pas immuables; elles ne dirigeront pas ma vie. J'ai refusé de me laisser dominé par ces sentiments, car je sais qu'une autre vie est possible."

La voix de Niana prit un timbre bien plus sombre, David ne savait plus trop quoi lui répondre, il se trouvait face à une fille complètement perdue, sure qu'elle n'avait rien à faire dans ce monde et que la souffrance serait son alliée à jamais.

"Mais si tu as un nom... tu peux me le dire ? Comme tous les autres êtres humains, nous avons tous un nom, toi comme les autres."

Il la regarda rapprocher sa main de son propre corps avant de se lever et se diriger vers la table sur laquelle elle se reposait précédemment. Puis cette dernière s'assit et prit quelque chose sur sa jambe. David mit quelques secondes avant de reconnaitre une lame et il se leva en un bond de surprise quand il la vit s'entailler sa chair violacée.

"Arrète ça ne sert à rien !"

Il se rapprocha d'elle trés rapidement puis attrapa la main qui tenait la petite arme coupante tout en essayant de la lui arracher. Son autre main se posa sur le bras ensanglanté comme si sa main pouvait arréter les saignements. Malheureusement il n'avait pas ce pouvoir, aussi il sentit le fluide écarlate glisser sur ses doigts, réchauffant sa peau. Il regarda Niana dans les yeux et lui dit, se rendant compte qu'il venait de la toucher, alors qu'elle se disait vierge de tout contact.

"Regarde, tu ne me dégoute pas, j'essaie de t'aider. Ta peau est douce, elle ne doit pas souffrir autant, tu ne dois plus souffrir autant. Tu sens mes mains ? Elles peuvent apporter une chaleur, ne les refuse pas s'il te plait. Je n'ai aucune envie de te faire du mal ou de te voir te faire souffir. Je vais lacher tes bras et chercher de quoi soigner ça tu veux bien ? Aie confiance, je n'ai aucun fouet et aucune chaine pour toi..."

Il avait déja commençé à relacher son étrainte autour de sa main gauche, quand à son autre main, elle restait posée sur les plaies mais sans aucune violence, juste de la douceur qui devait contraster avec la douleur ressentie par les blessures saignantes.

Le liquide s'était répandu sur lui, enlaçant d'une atroce horreur ses doigts, sa peau blanche. La seconde voulait s'emparer de l'arme en surplombant sa main délicatement putride. Des yeux bleus percèrent ses iris d'abysses étoilés, tandis que de subtils battements survivaient encore. Fixe, la damoiselle ne témoignait plus du moindre signe de vie. Aucune parole ne pouvait percer ses lèvres, ni cet ordre d'arrêter sa souffrance. Douce? Comment pouvait-il trahir le serment de l'horreur en la qualifiant de ces lettres composant une plume de larmes? Une boucle violette tomba sur son bras droit en frôlant les doigts intrus sur elle ; cette chair étrangère.

D'abord, le soulèvement de sa poitrine disparut, les éclats de sa peau se fracassèrent au-delà de toute malédiction. Ses yeux instables se voilèrent d'une brume inquiétante qui recouvrit ses iris d'un argent pétrifiant. De purs miroirs renvoyaient les yeux qui osaient se confronter aux siens présentement : ce bleu se répercutait sur l'innommable. Peut-être pouvait-il comprendre que les sentiments inconnus de la créature se réflétaient depuis le début au sein de son regard? Immobile, il déversait à nouveau le vide en la relâchant dans cet univers de pleurs. Sa main armée aux prises avec celle de David se crispa d'une rage sourde qui fondit en projetant la dague au sol. Elle s'enfonça jusqu'à la garde, malgré le carrelage d'apparence fort résistant. Désormais libres, ses doigts de princesse se déposèrent sur une de ses cuisses. Du mouvement furtif d'une grâce insaisissable, ses ongles en pointes remontèrent le pan de sa robe en prenant une masse au niveau de sa hanche gracile. L'ombre se révéla être une arme blanche à l'offense serpentée & striée de losanges irisés. La trajectoire de la lame revint sur sa pauvre chair violacée au niveau de son épaule pour la transpercer.

Cependant, la jeune fille arrêta son geste à temps ; cette pointe effilée effleura la courbure de son dos sans y laisser le moindre souvenir. Cette fois-ci, son coude trembla en ressentant cette chaleur étrangère à son coeur reposant sur son bras massacré d'estafilades. Elle recula sa main meutrière de sa portée & lança sa dague au sol. Étrangement, il atterit sur la garde de l'autre en édifiant ces deux couteaux brillants ; soit de sang, soit de richeses. L'horreur ferma ses paupières, ce qui démolit ce fameux gris.

Ainsi, il se fissura en baisant des cieux également violacés. Des spirales paradisiaques, innocentes, foudroyaient de leur valse métallique des voiles d'azur sur un océan représentant des zéniths baignés de flammes violettes & pourpres. De petites pierres brillantes telle une nuit d'or, la créature déposa sa main sur celle posée sur sa peau fissurée de sang. Son visage se détourna pour tomber sur la vue de son propre bras encadré de deux mains. Une émotion traversa enfin son visage qui s'imprima d'une souffrance inimaginable, la tendresse d'une tristesse indéfinissable. Elle porta sa main gauche sur sa joue d'une siccité désolante pour les foudres de son âme. Étonnamment, son pied botta la lame surmontée à la première plantée dans le sol. La principale force la délogea de la garde qui s'ensuivit d'une seconde pour la remonter à leur niveau. Ses doigts délicats empoignèrent sa garde pour la diriger vers elle. Ce coup-ci, la créature sentit de l'eau trahir ses yeux, les embrouiller. Elle voulut porter atteinte à son visage, mais son propre bras se figea d'horreur ; la damoiselle sentait ce liquide mystérieux fuyant ses iris de feu. Tranquillement, sa main se dirigea vers son pour entailler une nouvelle fois sa chair détestée. De sa stature fébrile, l'arme continua son innovation avec une poigne fort résistante. Ses yeux amplis de cette chose étrange, d'une honte fort oubliée, la fille mauve murmura dans l'écho de la salle d'une voix sincère, brisée de souffrance :

- Je suis le projet Kerr-a de la région 914 615 ; ils n'ont pas jugé utile de me donner un nom, un âge, une vie. Je suis une Horreur qui ne mérite aucun titre de mots sensibles... Je ne suis pas comme tout le monde, vas-tu le comprendre? Je n'ai pas de coeur, pas d'âme, pas de sentiments.

Le ton se conclut d'un sanglot étouffé, la créature se remit à trembler tout en tenant sa dague entre ses doigts. Son bras blessé saignant moindrement, sa main armée voulut crever ses yeux de nouveau en élevant son bras en l'air. Alors, Niana dirigea la lame sur ses yeux diamantés de reflets irisés & de larmes.

- Pourquoi poses-tu tes mains sur moi? Tu veux voir mon sang comme tout le monde? Tu veux me blesser comme tout le monde? Tu veux me frapper comme tout le monde? Vas-y!

Des larmes succédèrent aux autres, lorsque son bras commença sa descente fatale vers ces fontaines de souhaits violés.

Sa force avait suffit à lui faire lacher son arme punitrice au grand soulagement du modeleur d'étoiles. Il fixa son regard qui s'embrumait peu à peu d'un nouvel éclat bien plus humain qu'elle ne pouvait l'imaginer. Ces miroirs liquides qui renvoyaient à David son propre regard azur exprimaient des sentiments profonds. Dire que quelques minutes auparavant ce même visage était impassible et fermé à jamais pensait-on. La jeune fille se laissa un peu allé et les larmes formèrent des sillons salés sur son visage tandis que la dague se plantait au sol. David relacha son étreinte sur ses bras mais continua à les toucher tout en la regardant ramasser quelque chose sur sa hanche puis tenter de se transpercer l'épaule. Skywise ne quittait pas le regard de la pseudo horreur qui stopa net son mouvement gracile et vif pour balancer une nouvelle fois cette dague au sol.

Il la regarda reposer sa main libre sur la sienne qui était posée sur ses plaies comme pour partager un peu de chaleur et de douceur. Et au moment où David s'y attendait le moins, Niana ramassa d'un coup de pied agile une des lames et la pointa vers son regard ambré par les larmes. Ses mots sonnèrent comme une sentence mais le cajun ne se laisserait pas convaincre.

"Eux sont le monstre, l'horreur que tu penses être, ils n'ont été habile que pour détruire ta vie tu n'as donc aucune raison de continuer à être ce qu'ils ont voulu te faire devenir. Ils t'ont retiré ton humanité pourtant tu es bel et bien comme moi, une humaine et tes larmes le prouvent. Tu as donc un coeur, une âme et des sentiments contrairement à ce que tu essaies de te faire croire. Nos histoires sont différentes mais c'est normal puisque nous sommes tous uniques, cependant nous partageons énormément de choses aussi, tu es humaine avec une vie à créer. Tu as tout un futur devant toi, ta vie ne fait que commencer... donne toi une chance. Laisse toi qualifié par des mots sensibles... tu es plus une belle jeune fille à la peau douce et au regard magnifique que le monstre que tu essaies de montrer. Ton âge est pas trés différent du mien et que tu n'en ai pas eu avant ce n'est pas important, maintenant tu peux tout changer, et d'ailleurs toutes les personnes ici sont là pour t'aider."

Un sanglot raisonna et la lame se leva puis fendit l'air vers les iris flamboyants de Niana tandis que de nouvelles paroles raisonnèrent. Mais David ne répondit pas puisque la lame s'approchait trés dangereusement de son visage. Il eu juste le temps de penser et une étoile apparu et fusa comme une étoile filante sur la garde de la dague et explosa formant une chaleur intense, qui devait normalement briser la dague lors de l'explosion.

Juste aprés sa main se posa sur la main qui tenait la dague quelques secondes auparavant et la serra avec douceur, signe de réconfort qu'il essayait de lui apporter.

"Non rien de tout ça... au contraire je veux juste t'aider, t'empécher de saigner et d'avoir mal, t'aider à faire disparaitre ces larmes qui innondent ton âme depuis des années apparement. T'aider à redécouvrir ton humanité."

Deux étoiles apparurent autour de la table d'examents et se mirent à voler autour d'eux en zigzagant.

"Regarde les, elles peuvent être trés dangereuses, pourtant elles sont merveilleuses aussi... tout comme toi. Laisse tes larmes couler, laisse échapper toute cette souffrance qui te pousse à te blesser aussi souvent. La souffrance peut être terminé si tu veux, je t'ai dit que tu avais tout un futur à vivre, une longue vie à découvrir."

Assis à côté d'elle il avait une main posée sur son avant bras et l'autre croisant ses doigts avec ceux violacés et son regard pénétrait le sien embué de larmes mais aucune violence n'y était décelable, aucune envie de nuire ne s'y trouvait.

Le regard vaguant de l'arme au vide, un astre anéantit son epoir de perdre la vue, de perdre une partie d'elle. Elle désirait reprendre une de ses dagues en refilant vers ses jupons, mais sa main emprisonna la sienne sur une pression aussi chétive que son état psychologique actuel. La petite condamnée trahit ses instincts meurtriers pour focaliser son attention sur ses doigts. Étrangement, il les croisa aux siens tout en prononçant des mots sourds à ses oreilles. Elle aurait voulu plaquer ses paumes sur ses pointes, réduire ses lèvres en cendres jusqu'à son larynx. Son esprit imagina mille façons supplémentaires pour lui enlever son droit de parole, sa voix, sa raison. Cette fameuse logique à bon escient de rares êtres n'ayant jamais considéré sa personne. Des gouttes s'échappaient de ses yeux, lorsque le souvenir d'une ritournelle la hantait...

Or, les voiles de son coeur gravèrent cette Vérité à la fois tant voulue que reniée. Ses mains figées de méfiance se plongèrent dorénavant dans la mer de l'incertitude, pendant qu'un frôlement d'azur serpentait sa joue. Elle sentait un vent fougueux emmêler ses cheveux, d'autres mains voulant rejoindre les siennes, malgré les paroles de l'enfant. Une enfant ? Cet écho valsait sensiblement aux mélodies humaines : celles qu'elle aimait tant chantonner. Savait-elle seulement si elle possédait le dixième du talent d'une cantatrice ? Son regard indéchiffrable posséda cette lueur singulière voulant conquérir des plaines de merveilles, des récits inéluctables de fantaisie. Parmi son absence & ses tortures omniprésentes, l'être à la chair violacée réagit d'une douceur incomparable.

Ainsi, elle accepta le contact de sa peau en effleurant le dos de sa main avec sa main droite. La jeune fille souleva son bras pour prendre d'une main faible, mais agile son pendentif. L'oeuvre étincelante de David cheminait autour d'eux, attisant des regards amusés chez l'horreur. La pierre d'un bleu abyssal brillait comme les perles inondant les joues mauves de l'héritière des ombres. Son pouce appuya sur un penchant de la forme pointue, ce qui lacéra le joyau en deux parties.

Soudain, quelques intonations métalliques surgirent du la section basse d'un bleu royal ; un bruit mélodieux d'une portée insaisissable. L'harmonie joua sans s'arrêter, ce qui engendra un calme jovial pour la jeune fille. Sa main s'ouvrit pour laisser voir l'objet au mutant qui devait bien se demander ce qu'elle faisait. Un étrange mécanisme faisait rage dans la partie inférieure pour effectuer cette magnifique éloge minuscule, tandis que la région supérieure affichait un pur rubis. Celui-ci baigné de reflets déchirés renvoyaient soit l'or, soit l'argent. Ce qui semblait impossible en soi pour la plupart des orfèvres. Le joyau écarlate composait un coeur uniforme, sans la moindre blessure. Sa main abusait de la sienne en demeurant aussi légère qu'une brise, ses doigts délicats donnant la caresse de la liberté par les vents d'été.

- Niana...C'est mon nom.

Sur ce, elle referma la pierre & la replaça sur son cou d'une main, l'autre demeurant dans cette étrange chaleur rimant avec douceur. La créature étira ses lèvres pour la première fois de sa vie sans jouer une misère quelconque. Sa bouche en une fleur rosée, Niana perpétua l'échange de ses yeux sur les siens, tout en se permettant d'ajouter d'un ton chétif, presque hésitant, lointain :

- Je ne sais pas pourquoi, mais je te crois...Inutile de me mentir sur mon apparence physique... Je suis horrible, répugnante, putride, dégoûtante, laide, la reine des cauchemars...

Un ton distrait voulant dissimuler un semblant de douleur.

David aurait juré l'avoir sentit tenter de se débattre une seconde mais aprés elle fut docile et plus calme. Il pu continuer la douce étrainte de sa main sur la sienne, offrant une chaleur et une douceur inconnues à ses yeux de monstres. Il resta silencieux se remémorant quelques histoires de son passé de vagabond qui revenaient à lui en flashs. Il se souvint de la petite Ellen, 12 ans que ses parents tentèrent d'abandonner en pleine forêt dans le nord du pays parce qu'elle avait découvert ses pouvoirs. Elle pouvait souffler plus fort qu'une tempète et avait détruit le garage en éternuant mais sa famille la reniait comme si elle n'était plus rien. Il ne put laisser la pré ado seule perdue qui avait courru quelques minutes derrière la voiture de ses parents s'enfuyants... et ensemble ils firent la route pendant 3 mois. Au final il la laissa à une gentille famille de Chicago où elle avait trouvé un grand-frère mutant lui aussi. Il revoyait cette petite Ellen dans le regard complètement perdu de Niana, mais aussi dans celui de biens d'autres mutants qu'il avait croisé le long des routes et des hotels lugubres, des regards identiques, parcouru par la peur et le sentiment d'être complètement perdu.

Revenant à son mouton au pelage mauve mais manquant atrocement de coton, il remarqua qu'elle tenait ce bijoux qu'il lui avait rendu auparavant et elle l'ouvrit puis lui montra. Il pu entendre une mélodie douce et la laissa bercer leur ouie. Il dit en souriant à la jeune fille:

"Belle musique..."

A la stupeur générale de la seule personne présente, l'inconnue violette se présenta enfin et David ne pu qu'apprécier tout en gardant sa main sur la sienne.

"C'est joli Niana..."

La musique stoppa net et le bijoux reprit sa place sur la poitrine de la nommée Niana, à la place de là où devait certainement se trouver son propre coeur. Sa voix avait bel et bien changé, elle se faisait un peu plus souriante bien que son regard demeurait encore un peu paumé sans trop comprendre ce qui pouvait bien se passer en cet instant.

"Tu es comme tu es... le reste dépend des autres, de leurs sentiments de leur jugement. Mais c'est ta propre vision qui fera de toi ce que tu veux être."

Il posa ses yeux sur sa main pleine du sang de Niana et lui lâcha la main tandis que les étoiles disparurent dans un flash lumineux.

"Attends n'ai crainte regarde je vais juste me laver les mains, c'est pour ne pas te tacher davantage avec ton propre sang. Je reviens de suite, toi aussi tu peux venir si tu veux."

A quelques mètres de la table il s'installa prêt d'un lavabo et se lava les mains consciencieusement en jetant des regards réguliers vers la mutante. Il se retourna finalement et regarda le plateau juste à côté de la table. Il avait servit à désinfecter les longues plaies de Niana et l'antiseptique s'y trouvait encore avec du coton, des pansements et les bandages. Il s'approcha du plateau et le montra à Niana:

"C'est avec ça que le docteur t'a soigné... je vais devoir refaire ça pour t'éviter quelques problèmes à ton bras. Mais j'ai compris que tu ne voulais pas de bandages. Je vais juste passer de ça sur tes plaies, ça va surement piquer un peu mais ca évitera toute infection. Tu me fais confiance ? Regarde je ne fais rien d'autre, aprés tu décides de ce que tu veux faire... des pancements, où rien si tu préfères ..."

Il venait de se rasseoir à côté d'elle et commença à appliquer la lotion sur un bout de coton et tout doucement il l'approcha du bras de l'adolescante tout en lui souriant avec cette même douceur. Il posa sa main gauche sur la paume de la sienne et attendit de voir si elle allait lui faire confiance cette fois ci ou non avant de commencer

Dès qu'il leva son séant de la table d'examen, le petit mouton mauve suivit son congénère faussement animalier qui s'apparentait à un canari blanc jusqu'au lavabo. Éprise de son silence morne & habituel, le sourire éphémère rejoignit les effluves du passé. Elle dénoua le ruban reliant sa cape sur elle pour dévoiler de nouveau son dos. Ses extensions de voiles multicolores éclatèrent spontanément de leurs lueurs immortelles sur les parois de l'infirmerie. Observant d'une oeillade discrète le mutant qui s'assurait de sa présence régulièrement, ses mains firent couler l'eau sur ses plaies si minces rajoutées aux autres. Chaque fois, ce liquide limpide venait hanter son esprit d'un frisson fort perceptible au sein de son dos, ses ailes lumineuses frémirent de ce moment.

En effet, Niana étendit lentement l'eau vers ses coudes tout en prenant un soin fou à libérer le mauve du rouge ; la chair du sang. Son visage baigné de sentiments indéfinissables, la soi-disante belle jeune fille assécha ses bras d'un mouchoir personnel - son blanc rétorquant avec grâce le mauve sublissime du rêve de sa carcasse - . David parla de confiance en prenant le matériel de Jean pour lui apporter un minimum de soin basiques. Quoiqu'il n'avait pas grand acte à poser pour elle, sauf laisser le fleuve de ses pensées dériver plusieurs jours pour effacer sa sentence égocentrique. Une fois sereine, ses pas silencieux la menèrent vers le lieu initial de son réveil.

Ici, sur ce métal, la petite condamnée reposa ses jupons en prenant un soin fou de ne pas emmêler les grandes membranes doucereuses sortant de ses omoplates. Ressemblant à un être de la féérie, Niana prit le commentaire sur son nom sans rouspéter son monologue sur l'horreur & conserva toute pensée pour elle-même. Pourtant, une main s'imposa encore sur la sienne, ce qui la ramena immédiatement dans cette dimension moins douloureuse que ses chaînes mentales. Pour unique réponse, elle lança furtivement son regard dans le sien & lui offrit le champ libre pour agir en lui tendant son avant-bras blessé par sa dernière rage. Le sang s'était calmé, harmonisant de sombre estafilades d'or sur sa chair indécelablement ruisselante de richesses irisées.

- Si je ne te ferais pas confiance, je serais déjà sortie d'ici & tu serais un tas de cendres.

D'une main fine, son index longea une de ses côtes pour sortir d'un motif de son corsais une autre dague. Plus petite que les autres, elle l'anéantit d'une bribe de pensée, car l'arme blanche disparut sur-le-champ. Une vague grisâtre remplaça le bien de la créature qui adressa un regard interrogateur au mutant : Comment le prenait-il ? Toutefois, la jeune fille désira le paradoxe de son voeu précédent. Les rejets fumants reformèrent instantanément la jolie dague de Niana qui se permit de la remettre à l'intérieur de ses mignonnes dentelles noires.

- Je n'ai ni enfance, ni adolescence, puisque j'ai commencé mes missions d'exécution lorsque je venais de toucher le seuil de quatre ans & demi. Il ne survit guère un jour dans mes souvenirs, où je ne me rappelle pas de toutes les tortures que votre monde m'a infligé... Je n'ai plus de douleur physique assez grande pour me toucher ; seul mon coeur est blessé David.

A sa grande surprise, Niana se leva et le suivit vers le lavabo tandis que ses ailes se déployaient une nouvelle fois, rendant la jeune fille, fée. Aprés quelques secondes où David était presque hypnotisé par la vision qui lui était offert, créant une lumière aveuglante dans cette pièce de blanc immaculé. Ensuite il lui laissa gentiment sa place tandis qu'il se sécher les mains avec un sopalin posé à côté. Il la laissa faire puis les deux mutants se retrouvèrent sur la table d'examen qui avait fait office de lit quelques heures pour la fée mauve. Cette dernière répondit avec un brin d'humour pensa David qui lui répondit d'un sourire.
En silence, le sourire sur les lèvres, il la regarda chercher une nouvelle dague dans son corset et se demanda bien ce qu'elle allait faire cette fois. Il cru qu'elle voulait lui donner cette dernière dague mais elle la transforma en cendres avant qu'il ne bouge sa main. Cependant comme elle l'avait fait de longues minutes auparavant la dague reprit vie et Niana la rangea sur ses côtes silencieusement.

"Elles sont jolies tes dagues, dangereuses mais finements taillées. Je suis désolé d'avoir du en briser une."

Il voulait la lui rembourser mais il n'y connaissait rien en armes blanches et n'avait aucun forgeron parmis ses connaissances pour l'instant.
La petite fille perdue reparla, expliquant un peu plus ce qu'elle était et comme à chaque fois, ses mots claqués tels des fouets implacables.

"Oui je ne sais quoi répondre à l'horreur dont tu as été témoin et j'en suis dégouté en tant qu'humain, puisque ce sont nos semblables qui t'ont fait subir ça. Mais comme je te l'ai dit, tu as tout une vie à construire... peut être que tu trouveras une voix, une raison de vivre autre que toute souffrance, comme par exemple le fait de vouloir empécher que de nouvelles personnes puissent faire subir ce que tu as subit à d'autres enfants... Mais c'est à toi de choisir et tu as le temps."

Il la regarda en souriant, il ne voulait pas lui donner une mission imposée mais bien lui donner des armes pour pouvoir se reconstruire entièrement. Et pour ça elle avait une arme infaillible.

"Ton coeur peut être brisé en mille morceaux, il a et aura toujours la force de se reconstruire. J'en sais quelque chose puisque il a été brisé en deux lorsque j'ai vu mourrir mes parents. Mais il a su revenir, et plus fort qu'avant, m'offrant une nouvelle chance, une nouvelle vie. Quels que soient tes blessures, il saura t'aider. Ce sera long et dur, mais tu as tout le temps, tu as enfin trouvé un endroit où tu pourras vivre et non subir une vie de souffrance."

Il lui sourit de nouveau espérant lui apporter un petit réconfort.
Aprés quelques secondes de réflexion il se décida de lui montrer des perspectives du futur qu'elle pouvait avoir ici.
Enfin il versa l'antiseptique sur un bout de coton qu'il avait dans les mains puis passa le tout sur le bras de Niana avec attention, évitant de trop lui appuyer sur la plaie.

"Je suis nouveau dans cet endroit comme toi, mais ce que j'y est découvert est plein d'espoir. On m'a donné une chambre avec une armoire, un petit bureau et un lit doux et chaud, tu les aura toi aussi. On peut prendre des cours aussi, apprendre tout plein de choses et apprendre à vivre mieux avec nos pouvoirs. C'est aussi un refuge où personne ne peux nous juger, nous menacer, nous vivons libres."

Obstinément, Skywise dirigeait la moindre de ses attentions vers la douceur. La petite fée mauve se sentait telle une fleur que l'on avait cueilli & qui attendait le sceau de la mort pour la délivrer de ses racines maudites. Dans la norme de la populace, la fille aurait dû éprouver une sensation désagréable à ce désinfectant, qui ne lui faisait rien. D'ailleurs, les simples douleurs ne lui provoquaient aucune sensation... Un sourire apparut sur ses lèvres, avant qu'il ne démarre un long dicours sur l'avenir, les mutants, la vie. Encore ce long trajet interminable que la cérature désirait rompre de toute sa volonté existante.

Alors, elle observa un long moment la main de David qui guérissait l'oeuvre de sa déchéance, l'oeuvre de sa souffrance. Une de ses mains aux doigts violacés lissa une lumière dans son dos en éprouvant un étrange frisson, son regard tout aussi éclatant de nuances s'interrompit sur une couronne de roses blanches, un crin d'un blond pâle. La jouvencelle parut étonnée quelques fractions de seconde, avant d'enlacer l'indifférence de nouveau. Au gré d'immortelles secondes, les boucles d'ébène se teintèrent du gouffre de la nuit ; cet azur sans soleil. L'étreinte d'un souvenir d'antan tiraillant ses paupières closes par instants, lorsque d'un geste vif, elle empoigna le bras de David. Or, la force de sa première réponse à ses gestes demeurait presque inexistante.

Néanmoins, l'Horreur l'avait laissé finir son travail conscienscieux. La jeune fille fit dévaler son visage de gauche à droite en signe de négation pour lui indiquer qu'elle ne voulait pas de ces tissus blancs sur son corps. Silencieuse, Niana se leva pour faire le tour de la pièce, recrutant mentalement chaque sortie potentielle. Le souvenir de la porte blanche ancrée à sa mémoire, la fée s'empara de sa cape en repliant les fines membranes de son dos. Désormais, sa chevelure se distinguait d'un bleu ciel lynché d'or sur ses cascades soyeuses. D'un regard, une foudre rosée hanta ses iris déchirés entre des averses de pétales de fleurs de cerisier & cette inoubliable pluie de merveilles ; ces jolies larmes d'aurore. L'exactitude des formes surprenaient sur leur finesse digne des grands paranoïaques. Les spirales incandescentes brûlaient d'un astre pareil à l'apogée d'une mer de beautés indéfinissables. Dissimulant d'une ombre ambrée de dentelle ses épaules délicates, la jouvencelle retourna auprès de David pour accrocher sa manche doucement, afin de récupérer une bribe possible de son attention. Évidemment, Niana croyait éperdument qu'elle l'importunait au plus haut point comme elle avait perturbé le quotidien de la guérisseuse & du téléporteur.

- Ne sois pas navré pour une si petite lame, David... Ma bourse se noie d'armes, donc je n'en manquerai guère.

Elle apporta ses lèvres à quelques centimètres de son épaule pour annoncer d'une voix douce, mais très faible :

- Un avenir? L'unique voeu que je désire demeure la seule raison, la seule déraison qui m'a gardé en vie jusqu'ici.

Naguère, Niana délaissa son coude pour se retourner vers la porte blanche...La silhouette de la fée s'accroupit au sol pour observer quelque chose. Un léger grognement se fit percevoir au travers du couloir, trahissant une troisième présence. La porte s'ouvrit sur un quadrupède au pelage noir. Ses yeux verts une nuit de miel emprisonnaient une ampleur sans la moindre pupille, seuls ces titans de noblesse envoûtaient d'une fascination sourde. La fée mauve ouvrit ses bras pour accueillir cet animal qui en imposait énormément au premier coup d'oeil. C'était une panthère noire aux arômes de fleurs & de sang. Le félin reçut cette camaderie en se jetant sur la carcasse frêle de la Lady qui tomba à la renverse sous le poids de la bête. S'esquivant subtilement, une brève caresse sur ses oreilles rondes puis un baiser sur l'autre.

- Je savais que tu me suivais depuis un temps, Black Sun... Ne me regarde pas comme ça, je sais que je suis différente aujourd'hui...

Ce soi-disant animal balança sa queue de gauche à droite nonchalament, accordant une attention toute nouvelle au modeleur d'étoiles. De ses yeux d'un diamant d'aurore, il donnait l'immense impression de dépasser les autres, ayant accordé une lueur étrangement interrogative aux cajoleries de la petite. Ses pattes martelèrent sourdement le carrelage en se dirigeant vers le mutant. Une mine indécelable de la moindre expression - étant une bête- Black Sun posa ses yeux infernals sur lui en ouvrant sa gueule pleine de crocs acérés. Une cicatrice au-dessus de son oeil droit, elle brillait métalliquement sous l'éclairage. La créature mauve revint vers Skywise, un léger sourire aux lèvres brillant d'une éternelle tendresse.

- C'était l'animal de compagnie de mon bourreau, Kerr, lequel ayant pris soin de nommer ce joli félin du nom de Fumier... Je ne sais pas ce qu'il fait ici, mais je crois qu'il désirait me voir. Ce qui expliquerait probablement ta présence fiée à mon odeur, sept?

Un mouvement furtif de la tête indiqua la réponse de l'animal qui jeta une oeillade au pauvre professeur. Tout à coup, il entrouvit ses canines pour lécher le pantalon du jeune homme condamné à l'incompréhension devant Black Sun. La panthère abaissa une patte telle une révérence & refila subtilement vers l'encadrure de la sortie pour se fondre dans l'obscurité naissante. Niana lissa les pans inégaux de sa robe satinée, avant de s'asseoir sur son lit de fortune. Une neutralité imprimée de douceur prit place sur ses traits, quand elle chuchota d'une voix douloureuse :

- Une chambre ? Qu'est-ce donc ?

Une forte impression l'emprisonna, la convaincant du pire.

Il eu à peine finit ses soins, que Niana lui attrapa le bras avec une certaine force et offrit un regard contrarié aux iris azur du sage du ciel. Ce dernier lui sourit de nouveau et attendit qu'elle relache sa maigre pression pour ranger tout son plateau de soins sans s'occuper de déposer un quelconque pensement sur la peau encore fragile de la fée mutante. Le visage compréhensif, David signifiait bien qu'elle n'avait rien à craindre de ce côté là et se leva pour ranger le reste de coton prêt d'un placard avec l'antiseptique tandis que la monstrueuse beauté faisait de nouveau un tour curieux de la pièce.
Il la regarda faire en silence, remarquant alors que sa chevelure se teintait de cyan au fur et à mesure que la lumière s'éclaircissait autour d'elle tandis qu'elle revenait auprés de lui et lui assurer qu'il n'avait pas besoin de s'embéter pour les dégats qu'il avait commis.

Puis elle tourna son visage, offrant à la vue de sa nounou d'une aprés midi une épaule et un cou vierges de tout tissu, mais aussi des propos mystérieux.
ne pouvant trop s'empécher de bavarder il lui répondit calmement:

"J'espère qu'une fois ton voeu réalisé, tu découvriras la paix"

Il n'attendait aucune réponse et ne fut pas surpris de la voir s'éloigner à nouveau. Allait-elle vraiment s'en aller ? Il n'en fut rien puisque elle ne posa même pas sa main fine sur la poignée; au contraire elle se stoppa net et regarda aux alentours. Elle avait découvert quelque chose. Un grognement perturba le silence et david se demanda quelques instants si il n'avait pas rêvé. Malheureusement pour lui pensa t-il, il n'en fut rien du tout car un félin majestueux fit son apparition. Le Cajun se redressa prêt à défendre Niana trés proche du félin... mais à la réaction de celle ci il sut qu'il vivrait encore un drôle d'évènement.
Son regard s'agrandit de stupeur en voyant l'enfant s'ouvrir à l'animal tel une soeur à son frère. La panthère se jeta alors sur le corps frêle et le renversa mais la vivacité de Niana lui permit de s'extirper des pattes veloutées du félidé avec grace avant de le prendre dans ses bras et l'embrasser.
D'ailleurs elle lui parla comme à un vieil ami, lui expliquant certaines choses, comme quoi elle avait changé ... Ces derniers mots eurent un drôle d'effet sur l'homme qui se demanda si il avait vraiment pu l'aider en quelques minutes de son temps ? Il préféra ne pas trop y penser et regarda la suite tout en essayant de se remettre de ses émotions.

Ce qui lui fut impossible car il était devenue la nouvelle proie de cet intru poilu. Il croisa son regard et lui fit face avec un calme apparent. Mais le coeur accélérant, il sentait la sueur l'envahir quelque peu. En même temps, tout mutant que l'on est, il est assez impensable d'imaginer se retrouver nez à nez avec un animal si noble et majestueux, dans une école de surdoués. Il failli même sursauté quand la facétieuse bête cru bon d'ouvrir la gueule et montrer les dents... qui étaient trés propres soit dit en passant pensa alors David.

Il reprit ses esprits et regarda un sourire bien plus séduisant que les mines terrorisés voir même inexpréssives de Niana et fut un peu plus rassuré. Mais il sursauta en sentant une grosse langue lui mouiller la jambe à travers son pantalon que la panthère d'ébène léchait sans aucune explication.

"Enchanté Black Sun ... c'est d'ailleurs un nom plus agréable que Fumier. Décidément ce Kerr ne vaut rien même dans la poésie des prénoms qu'il donne aux être fantastiques qui croisent son chemin."

Il fut quand même soulagé de le voir partir, reprenant enfin véritablement son souffle, et rajustant ses lunettes tout en se demandant comme l'animal les avait suivi et si il serait le bienvenu dans cet institut.

Aprés ses délicats mouvements pour s'asseoir de nouveau prêt de son compagnon, le nouvel ami de Blakc Sun, la fée qui se croyait monstre, posa un nouveau problème au professeur de littérature dans un chchot doux.
D'ailleurs David ramené à l'horreur de la situation concernant la petite fée mauve réfléchit quelques secondes tout en prenant totalement conscience des problèmes que Niana aurait à vivre normalement même ici.

"Une chambre c'est censé être un endroit où l'on dort. C'est aussi notre pièce la plus intime dans une maison, c'est notre dernier refuge en fin de compte. En tout cas ici ce sera ça. Ta chambre sera ton endroit à toi, où tu pourras être en sécurité, où tu pourras te retrouver. Bon bien sur il y a des chambres bien différentes, on appelle chambre l'endroit où l'on dort généralement, mais avoir SA chambre, c'est posséder un cocon, un véritable nid."

Il décida de prendre les devants puisque Jean Grey était toujours occupé ailleurs et pensait avait assez fait le tour de la pièce.

"Ca te dis de visiter cet endroit ? Par contre on risque de croiser du monde... On m'a donné une chambre, si tu veux on peut aller la voir, comme ça tu verras à quoi ça ressemble."

Le crin d'un bleu ciel pur se dégrada en un noir profond au fil de ses mots. Certes, des mèches d'azur, tendrement rosées & violettes hantèrent le mysticisme de ses reflets bouillants de vissicitudes. Assise, elle délaça ses cuissardes en lui offrant toutes ses pensées, vides de tortures. La chair mauve ondula d'or au sein de l'éclairage de la pièce, jouant l'harmonie des émeraudes sur une mer sauvage de rêves. Avec un nonchalence émérite, la Lady réduisit ses bottes en cendres, avant de ramener les résidus minuscules dans une bourse entrouverte par une de ses mains au niveau de sa taille. Dévoilant le secret de ses tenues, ses petits pieds de princesse se redressèrent sur-le-champ. Sans prévenir, elle décida d'avancer sous le sceau de l'absence du moindre son.

Déchausséee, deux points bleus brillaient sur chaque facade de ses genoux & de ses chevilles chétives. La petite fée recréa l'exactitude étonnante de ses tours pour sa cape, avant de s'enfuir dans son dos. Elle se cachait de lui désormais, un rire cristallin s'échappant de ses lèvres. Riait-elle pour la première fois de sa vie? Savait-elle jouer les filles normales? Un crépitement singulier éclaira son corps de son oeuvre mortelle pour recouvrir la totalité de cette chose immonde, infâme & empoisonnée. Un bruit inquiétant se fit percevoir, quoique très discret, le tranchant d'une lame résonna insensiblement. D'un pas qui donnait l'impression de flotter sur la terre, la jouvencelle revint sous ses draperies sombres, indéchiffrables.

C'était époustouflant.

Un col cachait cette nuque si tendre d'une soie titanesque bordant ses yeux, tout en masquant le bas de son visage. Parmi les dentelles symétriques d'une robe quelque peu courte-vêtue, des manches pendantes au gré d'un vent inconnu portaient la bordure des lunes. Des yeux d'opale envoyaient de rares éclats au travers de la soie ténébreuse qui donnaient tel un cercueil un coffre cadenassé tenant sur le cerceau de petites fleurs argentées auréolant sa crinière bouclée pareille à une mariée funèbre. Des gants de satin cheminaient l'ampleur de ses bras fins, lorsque la couleur intruse au malheur rayonna. L'espoir d'argent entourait son buste, ainsi que sa taille dans un millième innommable de tours s'agitant de rubans composant une immense boucle dans le bas de son dos courbée de grâce. Ceci révélait l'offense de sa maigreur tétanisante sur l'antithèse de ses formes. Les dentelleries de l'horreur décrivaient de jolies pointes profitant de ses cuisses enrubannées de ce même ton métallique qui brûlaient en belles boucles également. Des chaussons de ballerine noirs terminant sa tenue extravagante, la dame des ombres évita la peine de s'expliquer en chuchotant candidement :

- Allons-y...

Dorénavant, peut-être pourrait-il envisager de se considérer comme l'un des rares ayant vu son apparence de fée violette? Ses nouvelles chaussures semblaient lui faciliter la tâche de marcher considérablement, causant le doute de la norme des âmes. Niana lissa les nouveaux pans de ses habits sur la finition d'argent de sa tenue, regardant minutieusement les multiples rubans sur la terreur de sa carcasse. Des chaînes sur ses poignets délicats, la pierre sous le joug de sa forme triste étincelait encore entre les boucles d'oreilles noyant ses lobes pointues pour protéger le même but. Près de la porte, elle se retourna pour regarder David, la gigantesque boucle boucle voletant derrière sa personne au moindre de ses gestes baignés d'une douceur pure. Cependant, sous ses allures insondables, une note triste se permit d'ajouter :

- David, je sais que ce sont tous des mutants... Or, j'éprouve de fortes contraintes quand les autres voient ma couleur, voient l'Horreur que je suis. Je n'aime pas qu'ils...

Enfin, elle se tut. Préférant taire ses idéaux sur la ténacité de sa laideur, la jouvencelle passa une main sous son voile pour caresser au-delà du satin recouvrant le bout de ses petits doigts délicats la chair d'enfer qui pourrissait son existence depuis sa naisance ; de ses cendres à sa carcasse.

Pour toute réponse, la jeune femme lui montra son secret pour changer aussi facilement de tenues en si peu de temps. Il avait déja cru comprendre son pouvoir, elle pouvait réduire en cendres n'importe quoi mais aussi annuler ce changement. Il remarqua la petite bourse puis posa on regard sans vraiment y faire attention, sur les longues jambes fines mauves et pieds nus de Niana. Mais à peine s'était elle levée qu'elle partit se cacher en riant ce qui fit sourire David.

A son retour il lui était difficile de dire si c'était la même jeune femme face à lui puisque il était impossible de la reconnaitre. Tout son corps était couvert de tissus et se cacher du regard d'autrui. Le modeleur d'étoiles n'était pas vraiment surpris, il commençait à connaitre son acolyte et si elle se détestait tant pour en arriver à se blesser volontairement, il n'était pas inconcevable de la voir se cacher des autres. D'ailleurs il préféra ne faire aucune remarque, elle avait déja fait assez d'efforts aujourd'hui. Il préféra même montré qu'il ne l'embêterait pas avec ça:

"C'est sympa comme vêtements, joli ruban."

Il lui sourit et la rejoint au seuil de la porte; c'est alors qu'elle lui expliqua bien son problème, la tristesse revenait encore alors qu'elle avait rit pour la première fois quelques secondes auparavant. Le paradoxe semblait sans fin avec cet être mystérieux.

"Oui oui j'avait cru comprendre, ne t'inquiètes pas."

Il lui ouvrit la porte, faisant bien attention d'éteindre la lumière derrière eux puis il la guida à travers les longs couloirs de l'institut vers un étage supérieur où les attendait des pièces parsemées de bois du meilleur effet avec les tenues de l'elfe mauve. Là ils croisèrent 3 élèves qui semblaient en retard en cours puisqu'ils passèrent à côté d'eux sans leur préter la moindre attention. Pour le reste de la route ils ne croisèrent personne d'autre.
En passant il lui montrait différents endroits, lui expliquant ce que c'était comme le salon ou la bibliothèque qui étaient côte à côte. Aprés avoir monté les escaliers, il ouvrit une porte et laissa Niana découvrir une chambre. David n'avait qu'un petit sac, et il n'avait eu besoin que de quelques minutes pour tout ranger. Il y avait une pile de livres sur son bureau, et son trombone posé sur son lit qui était toujours fait.

"Voici ma chambre... qu'en penses tu ? C'est simple mais bon."

Il s'assit sur son lit et regarda son oreiller puis Niana, un sourire suspect s'afficha sur ses lèvres et il prit le coussin puis avertit Niana avec une mine trés peu sérieuse:

"Attention, tu as vu mes étoiles mais tu vas découvrir mon pouvoir le plus redoutable... le lancer d'oreillers !!!!"

Il prit l'objet si doux entre ses mains et le lança à la figure de Niana, qui ne risquait rien du tout à part recevoir un bout de tissu mou dans le nez.

Drapée de son indifférence propre, la Milady des roses d'argent avança rapidement vers l'encadrure blanche qui signifiait l'emblème de la liberté dans cette infirmerie sensiblement commune à un laboratoire. Sa chère nounou fit une preuve de courtoisie qui étonna intérieurement la jeune fille. Sur le seuil de cette porte tendue, son image volage s'effaça dans le couloir conduisant ailleurs, vers ces lieux étranges. Les bras croisés, son silence reprit une ampleur démesurée en examinant d'un oeil avide la curiosité de cet fameuse Institut. Par delà les vitrines nombreuses pour notre ancienne prisonnière, toute cette lumièren envahit ses voiles sombres en brûlant sa chair violacée d'éclats dorés qui se répercutèrent contre les murs au fil de sa route. Cet autre ne pouvait que contempler l'extase de émanations d'aurores l'entourant pour extérioriser une richesse innovante.

D'abord, les pièces humaines s'enfilèrent sur ses rivières royales, tandis qu'ils virent trois élèves les duper de près. Une fleur nivéale vivant sur les plaines de son coeur, elle dessinerait ses pétales de neige plus tard en prenant une maladie sourde à peindre son bouton d'azur. Un brin de ciel dans ses pensées, des yeux inofensifs foncèrent au loin sans les remarquer pour le moindre du monde. D'une nature indépendante, extrêmement solitaire, elle esquissa la racine d'une petite joie sur ses lèvres, pendant que la bibliothèque manqua de la mettre à genoux. Par ce qu'elle dévalait en couleurs autour d'elle, malgré ses voiles, un regard de convoitise naquit en son âme. Celui-ci retourna évidemment dans son cercueil, quand l'horreur empoigna un pan de sa robe s'esquiver de la vue de ces trésors recouverts d'encre, ces entrailles de savoir. La créature fila quelques pas, avant que la suite ne se termine à l'objectif maître de leur tournée.

Encore une fois, David lui offrit le plaisir d'assouvir sa curiosité exécrable au bord de l'agonie. Le premier fait qu'elle avait observé en ces murs demeurait omniprésent ; ils respiraient autre chose que le sang. Une teinte vermeille ensuivit ses éclats, lorsqu'elle enlaça sa taille en se remémorant la dernière fois, où un lit s'était dévoilé à son corps...

Un souffle d'agonie, mais il parla...

Demandant brèvement son avis, ainsi que ses impressions, une matière fut projeté vers elle...Pourtant, le jeune homme prenait la peine de prévenir son acte irréfléchi. Instinctivement, sa main voulut s'interposer. Hélas, Niana la retira pour espérer se faire mal. Malheureusement, la substance pleine de plumes engouffra son voile noir sur ses traits. Il la scrutait d'un sourire peu fiable, décidément amusé. Elle retint malicieusement l'oreiller de ce dernier contre son ventre, ses pieds déjà sur leur pointe. La jeune fille fit disparaître son bien entre ses paumes, avant de s'évaporer rapidement derrière lui. Le synchronisme de ses mouvements désormais habiles, cette personne à la fois sensible & redoutable, touchait le paroxysme de l'imaginable pour la condition athlétique.

Ainsi, ses mains délicates entourèrent sa gorge pour y nouer une attention féminine ; un ruban noir. La seconde portée de cette fée mauve se rétorquant d'une petite rose argentée sur son oreille gauche. La tortionnaire n'avait posé que deux pas sur son lit en cette fraction de seconde, où un saut allègre lui valut de se poses sur sa tête de lit. Sa carcasse tourna pour s'enfuir, mais revint pour lui renvoyer des cendres. Celles-ci se transformèrent à quelques centimètres de ses yeux en ce grand oreiller. Cependant, la couronne de fleurs ornant sa chevelure avait tombé lors du choc douillet de l'oreiller contre sa tête ; les mèches sauvages de la mutante encadrant le haut de son visage. Ses yeux flambaient de chutes de pétales d'or, pendant que les flammes dévoraient toutes limites sur ses écrans de pures & rarissimes merveilles. Une expression enlacée de joie, de délicatesse & de tristesse gravée sur les voiles tourbillonnant de ses joyaux, un soupir la trahit. Un col moulant d'un noir soyeux ses joues, ainsi que ses lèvres roses, l'orpheline croisa son regard en murmurant :

- Ta chambre m'apparaît tel un soleil, quand je revoie mes barreaux, mes salles d'isolement, mes gouffres, mes chers tortionnaires avec leur précieux outils... Que de magnifiques souvenirs !

Enfin, Niana ne se rendait pas compte de ses propos déplacés en cet instant, où le plasir naissait. Quoique sa dernière parole témoignait d'une ironie pure, plongeant vers celle-ci :

- Tu es joli avec des rubans & des fleurs, '' Pillowman'' !

Le choc raisonna trés mollement, comme le coussin puis le visage de la mutante réaparu derrière son voile, surement parcouru d'un sourire plein de malice. Il la regarda quelques secondes tenir son arme contre elle avant de se jeter sur lui avec une grâce et une agilité surhumaine. Il n'eu le temps de réagir et ne pu que subir la suite. Sa gorge fut affublée d'un ruban noir aussi doux qu'il ne lui allait mais alors pas du tout et une fleur se figea dans sa chevelure brune. Le sage du ciel ne savait plus trop ce qui se passait et n'osait pas se regarder dans une glace tandis que Niana effectuait un nouveau saut avant de lui envoyer des cendres à la fugures; cendres qui devinrent l'oreiller revenu à son propriétaire. Mais là encore, un nouveau choc doux se fit entendre et la vengeance de Niana avait beaucoup plus de style.
Elle lui répondit avec une ironie horrible mais David était assez heureux qu'elle puisse se montrer sous un nouveau jour, bien plus léger qu'avant. Quand à la suite... elle fit mourir de rire son destinataire.

"Il faut dire que tu as du goût."

Il ne chercha pas à enlever ses nouveaux artifices, les laissant pour amuser la jeune femme, et se coucha ensuite sur le lit, regardant son plafond tandis que le soleil transperçait sa fenêtre de ses rayons réchauffants.

"Toi aussi tu as beaucoup de charme. C'est dommage de le cacher, mais je te comprend."

Il se rappellait son aura qui brillait de couleurs magiques alors qu'elle marchait dans le manoir et tout ses reflets mystèrieux. C'était le contraste parfait de ce qu'elle ressentait, elle une fée merveilleuse à l'âme torturée et aux souvenirs remplis d'horreurs.

"Bref voilà donc une chambre comme elles devraient toutes l'être. Apparement il y en a d'innocupées, on pourra aller en chercher une pour toi... et t'aura ton propre coussin pour notre prochaine bataille"

Il se releva et enleva les artifices féminins que Niana avait cru bon de lui offrir sans son consentement puis s'approcha de son bureau et enleva ses lunettes pour les poser dessus.

"Tu sais, apparement je vais être professeur de littérature ici... Je sais pas trop comment ça va se passer mais bon tu me diras si mes cours sont chiants si ils le sont n'est ce pas ?"

Pourquoi posséderait-elle une seule once de charme? L'horreur avait posé ses pieds sur la tête de bois de son lit, mariant grâce & équilibre de ses jambes fines d'argent. La foudre frappa les toiles instables de son visage, lorsqu'elle quitta son trône d'une légère enjambée. D'un oeil lointain, la Milady le vit s'étendre sur le dos, se relever, rejeter ses cadeaux d'intention cynique. Regardant fixement l'encadrure vitrée d'or, zébrée d'espoir sur les lueurs azurées flottant près de sa pauvre carcasse, un craquement sonore retentit. La mer tuait les trésors des collines, tandis que les parades houleuses naquissait auprès de la vertue, de la raison, de l'affirmation. Cette sauvage à l'âme glacée s'avança vers le verre, admirative.

D'abord, les empreintes sur son visage s'effacèrent en primant le sol. Les sillons doucereux de son passage cheminant par ses longs gants de soie : laissant de fausses manches pendre à ses épaules délicates. Celles-ci dévoilaient ses blessures fraîches, un ancêtre presque invisible régnant dans le dos de son coude droit. Peut-être que ses tortionnaires lui avaient explosé le bras autrefois? Néanmoins, la peau démontrait une résistance titanesque à ces lots de souffrance en resplendissant son ton violacé par des nuances digne du pire fantasme des peintres. La boucle précédent ses jupons donnait l'image d'une fleur enflammée attendant l'extase de sa vengeance, les pointes virevoltantes telles ses boucles d'un enfer nocturne. Sa peau mise à nue partiellement, ses mains de princesse caressèrent la fenêtre pour s'y laisser avec une ténacité tangible, trop fragile pour la contenance qu'elle semblait démontrer.

Ensuite, la jeune fille dos à lui entendit sa question sur ses cours ; probablement une inquiétude personnelle sur un apprenti devenant maître. Néanmoins, sa parole ne suivait que rarement son écoute qui ne défaillait jamais. Le coeur d'ombre agita son crâne de haut en bas en guise d'unique réponse. Un rideau d'émanations vermeilles surgit autour de ses mains pour se fondre d'orangé sur le sol. Les variantes prenaient une valse multicolore très séduisante, quoique apeurante pour la norme vivante. Glissant ses doigts sur la surface limpide, le profil d'une joue se dessina enfin à ses yeux. De petites perles régnaient abondamment sur ses traits dorénavant visibles dans toute leur instabilité mariant le mauve exquis au violet indéfinissable. Étrangement, la dame se retourna pour lui livrer l'inatendu.

De leur profondeur glauque, des marées de sang envahissaient ses iris en détruisant les cercles noirs, les pupilles en spirales, la pureté bordant ses paupières. Les longs cils noirs de la jeune fille n'emprisonnaient plus la tristesse blasphémant le rire qui habitait autant ses yeux que son coeur. Sur l'obscurité naissante se profilait la neige incertaine d'une fleur printanière, dont ses pétales emportées par la foudre savoureuse. Niana cueillit le fruit de sa peur en tremblant encore, proférant désormais ses sentiments devant David. Le vide transportait ses mains secouées d'une douleur surnaturelle, incendiaire. Son regard se renouvelait sans répit des richesses aux souffrances de seconde en seconde... Elle porta ses mains instinctivement sur ses épaules, des chaînes suintant d'une atroce douleur en elle.

Ainsi, la petite torturée sentit sa respiration se bloquer sous l'effet d'un impact sur son ventre. Bien qu'éphémère, la Milady demeura stoïque en respirant quelques minutes plus tard. Sur ce, elle se dirigea lentement vers lui en négligeant ses joues émaciées ruisselantes de larmes. L'étreinte d'un immense foulard sur son cou s'échappa, afin d'ouvrir la vue de sa gorge violacée. Son pendentif s'évada, quand ses doigts dénouèrent sa chaîne rapidement, laissant la chair doucereuse & délicate attentive au moindre attentat. D'un mouvement vif, deux dagues furent retirées du corsais enrubanné longeant son ventre si maigre. Elles vinrent sur sa gorge colorée dans l'espoir de s'y rencontrer. Les mains croisées, armes blanches ceignant leur pointe effilée sur le cachemire de torture lui servant d'âme, Niana ne commença guère leur luxueuse trajectoire en arborant des yeux mystiques au mutant :

- Vas-tu arrêter de me dire ça? Vas-tu cesser de me mentir? Vas-tu ouvrir tes yeux?

Étonnamment, ses bras immuables recommencèrent leur sombre manège. Les lames entaillèrent la région aux fureurs d'argent parmi la valse de ses pupilles irisées de candeur. Les abysses emprisonnèrent ses yeux percés d'astres enflammés, ainsi que son âme condamnée à la haine de sa propre personne. Esquissant un sourire carnassier, inhumain, la mutante revula vers la fenêtre. Son reflet s'y renvoyait, malgré le fait qu'elle soit de dos. Aurait-elle aperçu la furie régnant dans ses yeux quelques minutes plus tôt? Quelle diablesse aimait s'enrichir de son sang pour soulager les larmes brûlant sa vie?

Toujours silencieuse, la jeune femme qui parlait décidément trés peu et dont chaque murmure était un trésor inestimable, s'approcha de la fenêtre avant de réagir d'un signe de tête aux questions du nouveau professeur. Serait-elle vraiment interessée par ses cours ? En tout cas David voulait bien la croire. Il sourit alors ravi d'avoir une connaissance qui semblait promettre une bonne dose d'attention à ses cours. Il regardait ses boucles au couleurs multiples voguer au gré de ses pas, imaginant la nuque soyeuse qui se cachait derrière. Il baissa finalement les yeux pour admirer les tissus qui étaient tout aussi originaux que son physique et partageaient la même grâce mystique.

A la suite de ses dernières paroles, l'elfe se retourna le regard tragique, les larmes tels des rivières sur ses joues si douce et fragile vierges de toute marque d'affection à part les papouilles d'une panthère. David se rendit compte de son erreur, elle n'était pas prête à accepter son humanité, pas encore. Elle se rapprochait du lit tout en ayant ses mains autour de son cou, elle toucha son talisman que David regarda délaisser le corps de Niana une nouvelle fois puis remarqua de nouveau ces lueurs macabres qui signifiaient encore et toujours la même chose: souffrance violence et tristesse.

Il n'eut pas le temps de bouger qu'elle se menacait déja la gorge de deux pointes affutées. Skywise se releva alors lentement en écoutant les dires de la mutante. Mais décidé à se montrer provocant jusqu'au bout dans l'espoir de faire réagir l'humaine qui se cachait sous ce comportement dément il lui répondit d'une voix sérieuse:

"Qui te dis que ce n'est pas toi qui a les yeux fermés ? D'ailleurs c'est ce que je pense car sinon la cible de ces dagues serait mon cou et non le tiens. Si je mens alors fait moi mal, attaque moi, mais laisse toi tranquile puisque tu aurai alors raison. Pourtant je pense avoir raison moi aussi et j'aimerai t'aider à ouvrir les yeux car tu pourrais enfin apercevoir le soleil... bien sur cela va t'éblouir au début, comme lorsque l'on quitte une grotte dans laquelle on a vécu durant de longues années dans le noir. Mais je suis là pour t'aider, non pas t'obliger mais te soutenir dans ta marche vers ce soleil. Laisse le t'éblouir car petit à petit tu verras enfin cette merveilleuse lumière non plus comme une aggression mais une bénédiction."

Il leva ses bras peut a peut et ses mains se posèrent sur les avants bras de Niana, d'abord à la base des coudes puis remontèrent tout doucement. On aurait dit une caresse de pétale de fleur ou simplement du vent sur sa peau et ses vêtements. david remontait doucement vers ses poignets et ses mains tout en restant apte à agir de suite si il la voyait bouger dangereusement.

La seule bribe de joie étirant la richesse de ses joues s'inonda d'une indifférence royale à ses mots. Des voiles d'argent cheminèrent ses iris pour effacer ses larmes, ses innocences. Au cours de ses pensées révélées, Niana brûlait d'une portée insaisissable. Des agrumes affluèrent les chemins boueux de son âme torturée pour y cueillir l'affreux fiel de son destin, pendant qu'une voix incroyable y déversait un miel succulent, une flammèche prismatique digne de ses dires charismatiques. Une boucle mauve jurant sur l'ébène falsifiant ses épaules, la dame volatilisa ses menaces en une poussière qui se perdit à deux lieux différents sur sa propre personne. Or, un long fouet composé d'un cuir de nuit étreingnit ses paumes pourpres. La jouvencelle gagna une étrange sensation de sa part ; ses mains se posaient encore sur elle.

Cependant, ses mains tremblèrent d'effroi, ses épaules suivirent le mouvement éphémère de l'horreur qui déversa sur lui des yeux rageurs, blessés, indignés. Des pétales s'étiolaient au courant fluide du tonnerre d'émeraude séparant ses toiles moulant la moindre colline de son coeur en décombres. Des braises de glace se projetèrent si fort de leur miroitante obscurité que des lueurs naquirent sur-le-champ sur ses longs cils. Des filets d'or brisèrent le ton violacé de ses paupières qui se fixèrent tel un sommeil banni sur les perles translucides ornant son visage sculpté par un zéphir délicat. L'étrange soie de ses mains se dirigeait vers les siennes, ce qui déclencha une subtile fureur en elle, une ancienne chute gravissant les cieux de son enfer si précieux.

Ainsi, la dénommée de la souffrance essaya de s'esquiver, malgré sa fragilité héritée de ce toucher. Aussi mince soit-il, aussi attentionné soit-il, elle fit office d'ignorer son laïus d'idéaliste, de rêveur, afin de se concentrer sur sa torture. Néanmoins, une source diabolique la fit chanceler de nouveau ; l'arme devenant la victime de braises instantanées. Ses doigts de princesse empoignèrent gracieusement le col du mutant dans l'unique désir de l'approcher. Ce poing délicat, certes féroce, démontrait sa perplexité à demeurer tenace.

- Tais-toi...Tu ne comprends rien...Tu ne comprendras jamais...

L'intonation douloureuse de sa voix trahit ses traits devenus ombragés de cette lumière ténébreuse : une vague éternelle, amère. Les éclats diamantés de sa chair maudite avaient perdu le bénéfice de ses pleurs, n'y délivrant qu'une expression morte. Toutefois, chaque nuance peignait sa propre rage d'une douceur taciturne, un bleu royal avançant avec décadence sur la pureté d'une neige. Elle reclua avec un dédain particulier les vestiges sur son visage & retrouva les hérésies singulières de ses iris. La folie la domina de son or luxurieux, dentellé d'argent, des coupures lumineuses l'entouraient au parcours désireux de sa peau violette. Celle-ci émanait tel un astre des lames irisées recherchant l'extase du Sublime. Niana le tira quelques centimètres de plus vers elle, la main prenant davantage de tact. Réservant ses convenances habituelles, la jeune fille devint le vide de sentiments qu'elle affichait toujours. Tout à coup, sa main libre se porta sur la gorge du mutant. Ses doigts effleurèrent furtivement sa chair, y logeant une caresse infiniment douceâtre & rarissime au passage. Une aura mystique entourant ses gestes, ses pensées, son être, sa voix faible, mais gracieuse murmura dans un souffle glacial qui traça sa mort sur son cou :

- Je m'évoque mon bourreau qui m'étranglait au sein de l'eau chaque fois que je vois une chère gorge... Ni le soleil, ni la lune, ni les étoiles, ne peuvent éclairer ce sombre recueil qui demeure le seul à m'offrir son accueil...J'ai torturé tant d'âmes, j'ai tué tant de vies que la mienne n'est qu'infâme...Tes paroles me rappelent tant que je ne vaux rien, absolument rien.

Enfin, ses yeux d'enfer s'afranchirent des siens ; des joyaux étincelaient d'astres enflammés qui conduisaient aux spirales tourmentées d'une mélodie lointaine, antique, magique.

La jeune femme le regarda de nouveau mais ses paroles n'avaient visiblement pas eu l'effet escompté. Niana venait de sortir un fouet d'on ne sais où et le tenait entre ses deux mains. Mais david ne fut pas effrayé car comme précédemment il s'en sortirait assez facilement. Il remarqua des début de larmes au coin de ses yeux, se mariant avec ses cils si délicats. Puis le fouet devint braise comme tout ce qu'elle désirait d'ailleurs, son pouvoir était terrible et puissant. Puis ses doigts vinrent se resserer sur le col de David qui ne bougeait pas d'un poil. Il ne lui répondit pas, demeurant silencieux mais la regardant avec ces mêmes yeux attendris.
Cette fois la pression se fit plus douce, et Niana semblait reprendre son calme. Mais leurs visages se rapprochaient l'un de l'autre. Puis sa main vint se poser sur sa gorge d'abord avec une caresse qui fit frissoner une seconde Skywise avant de lui raconter de nouveaux secrets sur son passé.

"Alors je vais me taire puisque cela ne t'aide pas comme je l'aurai espéré... Je m'excuse."

Il posa sa main sur l'avant bras de Niana qui enfermait sa gorge entre ses doigts doux et fins. Il lui fit signe du regard de reculer sa main et commença le geste avec sa main, forçant la mutante a reculer son bras.

"Je vais essayer de ne plus t'embêter avec ça. Encore pardon, je suis désolé."

Il se tu encore quelques instants avant de lui sourrir à nouveau. Il lui posa ensuite une question qui allait surement lui sembler étrange.

"Alors que penses tu de cet endroit finalement ? Tu penses pouvoir te plaire ? Enfin je parle du manoir, pas de ma chambre."

Il se mit à rire aussitôt se rendant compte qu'en effet sa phrase pouvait avoir un double sens rigolo, bien que Niana avait surement compris dés le début ce qu'il voulait dire.