J'ai mon carton d'invitation !

David avait passé toute l'aprés midi à marcher dans un grand parc en réfléchissant à la proposition d'un drôle de bonhomme. La première question était: pouvait-il lui faire confiance ? Et malheureusement il ne savait quoi répondre. Il pouvait être un chasseur de mutant, comme la sentinelle qui avait tué ses parents... mais comment l'avait-il retrouvé ? Il trouvait ça trop bizarre donc cela était trés peu probable. La piste de l'institut pour mutants était plus sérieuse. D'abord il en avait déja entendu parler et les rumeurs racontaient que c'était un endroit agréable, et qu'il faudrait en créer plus, un peu partout dans le monde. Et au final le jeune garçon espérait aussi trouver un nouveau toit, une maison, voire une nouvelle famille.

Le soleil commençait à descendre dans le ciel et prenait une teinte orangée lorsque David apparu prés de l'entrée de l'institut. Il y avait d'abord un petit jardin fermé par une grille qui était ouverte à son arrivée. A côté du portail il y avait une plaque en or comme celles qu'on trouve chez les médecins indiquant qu'il était bel et bien à la bonne adresse. Il pénétra alors dans l'enceinte de l'institut en gardant la carte offerte par Charles Xavier entre ses doigts et s'approcha de ce qu'il pensait être une sorte de hall d'entrée.
Le mutant avec son sac à dos et sa housse protégeant son instrument poussa la lourde porte et entra. Il n'avait encore vu personne et il n'y avait pas de bruit autre le vent qui faisait chanter les feuilles du jardin. La porte n'était pas fermée non plus et puis si c'était une école il fallait trouver le secrétariat ou quelque chose du genre. Il fit quelques pas dans le hall et remarqua que la décoration suivait bien l'architecture du batiment; une architecture qui lui plaisait, chose importante à ses yeux. Il hésitait à apeller de l'aide, mais opta finalement pour le silence tout en regardant autour de lui. Cet institut ressemblait bien à ce qu'il imaginait (ou ce qu'il désirait) et rien ne semblait lui indiquer qu'il se jeter dans la gueule du loup.

La rencontre avec le directeur de l'université fut des plus rassurantes, son collègue le soutenaitet c'était une bonne chose. Aussi, c'est le coeur un peuplus léger que le directeur de l'Institut était rentré chez lui. Charles savait que dans quelques minutes, David, le jeune mutant qu'il avait rencontré ferait son apparition. Aussi, le vieil homme ne prit pas la peine de rejoindre son bureau, il attendit patiemment dans le salon le plus proche du hall d'entrée. Il avait également convié la responsable des étudiants, la déesse de la pluie comme diraient certains, Ororo Munroe. Cette dernière ne tarda pas à faire son apparition. Elle venait de terminer un cours et c'est donc les bras chargés de livres et de copies que la dame entra dans le salon.

-"Me voilà professeur, je suis prête à accueillir notre nouvel étudiant."

Xavier releva ses yeux gris vers la mutante il lui adressa son sourire habituel.

-"Bien Ororo, tu arrives à temps, David vient de passer les grilles de l'Institut, allons l'accueillir, veux-tu?"

Le mutant invalide dirigea son fauteuil vers le hall, David s'y trouvait déjà, il regardait la décoration du bâtiment. Tornade prit la parole pour souhaiter la bienvenue au jeune homme.

-"Bonjour et bienvenue à l'Institut Xavier, David. Le professeur Xavier m'avait dit que tu prendrais la bonne décision. Je suis Ororo Munroe, ou Tornade comme tu préfères, responsable des étudiants de l'Institut."

Le professeur resta en retrait, laissant Tornade établir le contact. Plus loin, on entendait les étudiants qui sortaient des salles de cours. L'une d'entre eux s'amusait à nouer à distance les nattes de deux jumelles qui se trouvaient devant elle...

Une porte s'ouvrit et le jeune mutant se retourna pris de peur, une peur de l'inconnu qui était devenue habituelle chez lui, tellement commune à son esprit qu'il arrivait maintenant à ne plus l'écouter, ne plus se laisser posséder par elle. Il reconnu l'homme en fauteuil, toujours souriant... Ces sourires comme il n'en avait plus vu depuis des mois. A côté de lui se tenait une femme plus agée que david mais pas de beaucoup, une belle femme au corps svelte et aux cheveux de neige. Ce fut elle qui rompit le silence alors que le jeune homme remettait ses lunettes sur son nez , une voix assez douce, bizarre puisque son surnom n'était autre que Tornade.

"Euh... bonjour... Dites excusez moi pour cette question mais c'est quoi exactement que cet endroit ?"

Il relit la carte qui lui avait laissé Charles Xavier plus tôt dans la journée et continua:

"Un institut pour surdoués, je veux bien si vous appellez les mutants des surdoués. Cependant quel est le but de cet endroit ? Votre but ?"

Il posa son regard vers le professeur, ses yeux cherchaient à comprendre, on pouvait y lire un peu d'inquiétude mais il était assez calme. Une question lui mordait les lèvres et il la posa alors à cet homme.

"Vous.. vous m'avez appellé par mon prénom tout à l'heure ... vous êtes un télépathe ? Comme ma mère ?"

Il ne s'était même pas rendu compte qu'il avait dit ces derniers mots. Au départ il les pensait juste mais au final sa voix le trahi.

Un sourire presque maternel se dessina sur les lèvres de la mutante. Tornade répondit avec douceur au jeune homme.

-"Tu te trouves dans une école pour jeunes mutants. Ici, les jeunes peuvent suivre des cours comme dans toutes les écoles du pays. Mais des cours spéciaux leur sont également prodigués, des cours dans lesquels ils apprenent à gérer et vivre avec leur pouvoir, à le contrôler. Cet endroit est notre refuge contre le monde extérieur. Ici, tu ne rencontreras que des mutants d'ailleurs."

Charles qui n'avait toujours pas prit la parole rompit son silence et répondit à la question du jeune homme. décidément, David ne le décevait pas, il faisait preuve d'une vivacité d'esprit que Charles attendait chez tous ses élèves.

-"Mon but en créant cette école était d'offrir un point de chute aux jeunes gens et aux jeunes filles qui développent des pouvoirs. Depuis que la mutation fait partie de notre vie, les êtres différents ont du mal à vivre avec les autres. C'est pour les aider à ne pas devenir instrument de leur dons que j'ai créé cet endroit, pour aider de mon mieux les jeunes mutants à devenir des citoyens respectables. Qui se respectent eux-mêmes dans leur individualité et qui respectent les autres et leurs différences.

Charles avait parlé d'une voix très calme, on pouvait vioir la passion qui animait le vieil homme briller dans ses yeux. Il était sincère et croyait réellement en son entreprise. Il voulait le bien de ses jeunes semblables. Plus, tard, quand David reposa une autre question, Charles lui répondit, sans tabou.

-"Oui, je suis télépathe et c'est de cette façon que j'ai pû apprendre ton nom et te retrouver devant l'université tout à l'heure."

Tornade ne put se retenir d'ajouter quelques mots, avec enthousiasme elle prit la parole:

-"Le professeur fait des miracles tu sais, il nous a tous aidés et sans lui beaucoup d'entre nous seraient encore des parias, des reclus. aujourd'hui plusieurs de nos anciens étudiants exercent des métiers très haut placés, nous avons de futurs ministres, des médecins et des professeurs parmi nous tu sais..."

Elle semblait dynamique et une bonne combattante cette "Tornade", ce malgré un physique agréable. Il était donc dans une école où l'on apprenait des choses normales ainsi que controller son pouvoir ? C'était bien l'institut dont il avait entendu parler... un endroit qu'il espérait secrètement de trouver, un refuge comme il venait d'être dit. Le professeur continua la présentation et expliqua ce qu'il espérait pour cette école et les élèves. Ce fut une réponse qui fit chaud au coeur à David mais la suite l'étonna. Non pas d'apprendre que Xavier était un télépathe (surement un trés grand d'ailleurs) mais qu'il l'avait trouvé ... Alors il le cherchait ... mais comment ?

"Comment ça vous vouliez me retrouver ? Comment pouviez vous savoir où j'allais me trouver ?"

Il était plus calme malgré ses questions. En fait c'était un jeune homme curieux et cet endroit lui apportait beaucoup de surprises donc plein de questions à poser.
Tornade reprit la parole et david conclua en rigolant quelque peu.

"Je ne pense pas aller jusque là ..."

En effet devenir ministre était bien loin de ses rêves, médecin ou professeur lui plaisant déja plus.

"Vous savez j'étudiais à l'Université de la Nouvelle Orléans depuis déja quelques années... j'aimerai beaucoup pouvoir reprendre des cours... Si vous me cherchiez comme vous semblez le dire et comme j'ai cru le comprendre avec ce que vous m'avez dit au campus, alors j'ai une place qui m'attend ici ? Je peux enfin poser mes valises ?"

Xavier répondit sans rechigner, il était légitime d'expliquer à ce jeune mutant sa façon de procéder. Sans l'effrayer bien entendu...

-"Et bien vois-tu, avec un vieil ami j'ai conçu une machine qui me permet de retrouver les mutants à travers le monde. D'habitude je l'utilise pour localiser les mutants qui sont en danger mais cette fois, je n'ai pas eu vraiment besoin de l'utiliser. Lorsque tu es arrivé à l'université, je t'avais déjà localisé, je voulais que tu aies un toît et des repas chaque jour..."

Tornade qui décidément semblait vraiment emballée par le "recrutement de ce nouvel élève, prit à nouveau la parole.

-"Le professeur m'a dit que tu étais passionné de littérature. Si tu le souhaites, un poste de professeur pour les classes inférieures vient de se libérer et nous comptons vraiment sur toi..."

-"Oui, comme le dit Ororo, c'est la vraie raison pour laquelle je t'ai accosté, vois-tu David, il existe des mutants bien plus perdus, plus en danger que toi. Mais toi, tu as je le pense, les capacités pour devenir professeur dans cette école. Bien sûr, tu pourras continuer tes études en parallèle...Et même si tu n'acceptes pas de devenir professeur, une chambre, des cours et des repas te seront offerts sous ce toît."

Une machine ? Tout cela était bizarre mais en même temps vu les dangers que couraient les mutants il était compréhensible qu'une telle chose puisse servir. Quand à la suite qu'il entendit, il fut éclairé sur les motivations du professeur peu de temps plus tard. En effet il en venait à se demander pourquoi lui et pas un autre, les mutants sont assez nombreux à New York quand même.
Ce fut Ororo qui éclaira le jeune homme abasourdi par une telle proposition.

"Euh, je ne sais trop quoi dire... vous m'offrez une chance énorme, pourquoi autant de confiance ?"

La réponse il s'en doutait. Si cet homme était télépathe il devait tout savoir de lui, de ses pensées. Bien sur avoir un homme comme Charles xavier en face de vous est assez bizarre de prime abord mais david avait été élevé par une mère télépathe. Il savait donc assez bien comment devait agir ce professeur. De fait la confiance que lui offrait cet homme offrait à David un aperçu de ses propres qualités qu'il était loin de soupçonner. Lui s'occuper de jeunes mutants ? Il n'y avait jamais pensé, mais il est vrai que durant ses voyages il n'avait jamais refusé d'aider ceux qui étaient plus dans le besoin que lui. Il avait déja croisé des mutants pleins de rages, d'autres seulement tristes ou perdus, parfois plus jeunes que lui et il les conseillait et les aidait comme il pouvait.

"Si vous pensez que j'ai ma place parmis vous, alors je ne veux pas la laisser. Je ne sais pas si je ferai vraiment l'affaire à ce poste mais je veux bien essayer. Merci beaucoup à vous deux ..."

Il lacha son sac à dos ainsi que son trombonne protégé dans sa housse et les deux tombirent sur un tapis aux pieds de David. Il se remettait à regarder autour de lui comme si il cherchait à prendre conscience que cet endroit l'acceptait comme habitant, qu'il avait trouvé une maison.

Charles fut satisfait de la réponse du jeune mutant, il savait que David était une bonne recrue. Plus tard, il lui en apprendrait plus et lui offrirait une autre opportunité mais il faudrait attendre encore.

-"Je sais que tu as les capacités pour ce poste David. Et puis notre précédent professeur est parti, il me fallait un remplaçant, tu as l'étoffe pour faire partie de l'équipe professorale."

Charles ajouta encore quelques mots.

-"A présent David, tu es libre de visiter l'Institut, à l'étage tu pourra trouver une chambre vide juste à droite de l'escalier, si elle te plait, installes toi. A mon grand regret, nous devons te laisser, d'autres jeunes mutants ont besoin de notre aide."

Ororo interrogea du regard le professeur. Nul doute, il allait falloir à nouveau se battre. D'un signe de tête elle acquiessa aux paroles du vieil homme puis l'accompagna vers son bureau.

Le mutant était tout disposé à croire ce drôle de professeur et il ferait tout pour démontrer qu'il avait les capacités pour réussir ce nouveau défi. Un sourire apparu sur son visage puis ramassa ses maigres affaires tandis que Charles xavier lui indiquait sa futur chambre tout en lui expliquant qu'il devait s'absenter. David fit signe de la tête qu'il avait compris et qu'il allait de ce pas visiter d'abord sa chambre avant de se promener dans l'institut.

"Je vais aller voir ça alors. Monsieur Xavier, Ororo, encore merci à vous deux ..."

Son regard allait de l'un à l'autre juste avant qu'ils ne s'en aille vers le bureau du vieil homme. David se mit en quête de l'escalier qu'il trouva sans trop de problèmes puis monta pour entrer dans sa chambre. En route il vit les deux jumelles qui semblaient encore embétées avec leurs couettes emmélées. Elles sourirent à David sans savoir qu'il deviendrait leur nouveau professeur mais ce n'était pas un problème.
Il ouvrit une porte pour trouver une chambre au lit parfaitement fait et qui paraissait vide. Il y avait un bureau en face d'une armoire contre le mur, d'ailleurs l'armoire était bien trop grande pour les quelques affaires qu'il avait mais il se disait que bientôt il pourrait la remplir avec des vêtements neufs. Une fois ses quelques affaires rangées dans cette chambre qu'il trouvait tout à fait à son goût il partit en visite de l'institut, à la recherches d'endroits utiles ou non, comme par exemple pour la lessive ou les cuisines voir encore la bibliothèque ou les salles communes. Plus les minutes passaient et plus il se sentait chez lui, bien loin d'imaginer tout ce que l'on pouvait découvrir dans le sous-sol de cette école.